Le candidat du Rassemblement national et de la Droite populaire mène une campagne des régionales calme et sans embûches, face à une droite livrée à ses luttes intestines et une gauche inaudible. Porté par les inquiétudes sécuritaires, Thierry Mariani a savouré sa popularité à l'occasion d'une matinée de tractage à Nice.
"Les retraites, ce n'est pas la Région. Mais moi, je peux vous parler sécurité!" Devant trois Niçoises attablées en terrasse le long du marché de la Libération ce samedi 29 mai, Thierry Mariani déroule son projet. "Plan Bouclier, vraie police des transports, agents de sécurité envoyés dans les lycées…"
Le candidat du RN a senti dès le début de la campagne que la thématique serait, plus que beaucoup d'autres, l'enjeu majeur du scrutin. Et ce matin, l'ancien ministre de Sarkozy a le sourire. Les sondages sont bons, et l'accueil plutôt chaleureux.
"L'interview de Muselier (l'actuel président LR du conseiller régional, candidat à sa réélection) dans La Marseillaise est lamentable, vulgaire" râlent les élus qui accompagnent le candidat.
Mais du fameux entretien, ils ne retiennent que les attaques du camp d'en face contre leur champion. "Rien du programme délirant de Muselier n'imprime. Et personne ne connaît Félizia, la tête de liste de la gauche."
Mariani écoute d'une oreille distraite, s'approchant d'un étal de melons pour voir s'il y en a de Cavaillon, dans son Vaucluse natal. Les critiques semblent glisser sur lui comme sur les plumes d'un canard.
Quand quelques "anti-fascistes" l'insultent depuis un bar, Thierry Mariani poursuit sa route, badin. "On n'avait pas prévu de faire 100% non plus. Et où est Muselier ? On me dit qu'il ne peut plus sortir sans se faire houspiller par les Républicains…" fait-il mine de s'interroger, le sourire masqué.
Un militant LR, il en traîne d'ailleurs un depuis le début de la matinée. Jordan Minary, élu interne au comité départemental de la droite maralpine, a profité d'une pause dans la déambulation du candidat pour venir lui faire des compliments appuyés et parler "union des droites".
.@JordanMinary du comité départemental des @LesRep06 discute « union des droites » ce matin à la Libé. « Vous allez aggraver votre cas si on nous voit ensemble » plaisante @ThierryMARIANI @PPLeonelli appréciera 🤪#Nice06 Poke @MissGasi @NicePresse pic.twitter.com/SkNTQIiWt0
— Clément Avarguès (@ClementAvargues) May 29, 2021
Voici plusieurs jours que le jeune homme appelle plus ou moins discrètement ses copains de droite à voter lepénistes sur les réseaux sociaux. Sans être exclu de son parti, lequel n'a réagi que mollement.
Une partie de l'électorat LR serait tenté par le Rassemblement national en Paca, surtout depuis que le président sortant a frayé avec LREM. Deux femmes âgées veulent une photo avec leur champion. "On soutenait l'UMP, et puis comme Olivier Bettati et vous, on a fini par rejoindre Marine Le Pen" explique-t-elles. Mais le candidat écoute ces flatteries sans s'emballer.
Pas plus que celles de deux jeunes Niçois qui lui demandent un selfie devant la Gare du Sud en le félicitant pour sa campagne. "Oui, mais rien n'est fait. Maintenant, il va falloir m'aider à concrétiser tout ça". La photo est prise. L'air guilleret, Mariani continue son chemin. Sans obstacle.