Depuis sa gestion saluée de la crise sanitaire en février-mai, et même avant avec son rapprochement avec Macron en 2017, l'entrée du maire de Nice au gouvernement est de plus en plus envisagée. Alors que le remaniement est prévu pour ce lundi 6 juillet et que son nom a été cité par de nombreux médias, Christian Estrosi compte-t-il mettre les voiles vers Paris ?
POLITIQUE — Son entourage le dit souvent aux journalistes, "le maire refera de la politique au niveau national, ça ne fait aucun doute…". Depuis qu'il abandonné l'idée de se présenter à la primaire présidentielle des Républicains en 2016, puis qu'il a quitté le fauteuil du président du conseil régional de PACA, Christian Estrosi s'est consacré à 100% Nice. Mais cela va-t-il durer ? Ne peut-il pas être aussi utile pour sa ville ailleurs ?
Comme nous le décryptions dans cet article du 10 juin dernier, l'ancien ministre de l'Industrie de Nicolas Sarkozy a plusieurs cartes en main : ultra-populaire (huit Niçois sur dix approuvent son action, il est parmi les personnalités d'opposition les plus appréciées selon plusieurs études) il pourrait donner une bouffée d'air frais au gouvernement.
Ce n'est pas un secret non plus, il s'entend bien avec le président de la République. "Emmanuel Macron n’a pas arrêté de nous (les Niçois) accorder des marques de respect" a-t-il déjà souligné. Avant de se rappeler que le chef de l'État, alors aux Finances, lui avait "tendu la main" les jours suivant l'attentat du 14 juillet 2016. Depuis, des liens de confiance et de respect se sont créés.
"Je suis très reconnaissant au président de la République de m’avoir accordé un certain nombre de choses qui m’avaient été refusées pendant 5 ans par Hollande : l’Unesco, l’hôtel de police, le Théâtre national de Nice, la fac du numérique, le pôle multimodal" reconnaît-il dans le Nice-Matin du jour (article abonnés).
"Je serai plus fort ici"
Tout en fermant la porte à trop de détails : "Mais ce ne serait pas correct d’évoquer la nature de nos échanges (avec le président, NDLR).Même si je ne partage pas toute sa vision des choses, comme sur la décentralisation puisqu’il a ouvert le dossier. Il y a des points d’accord et de désaccord."
"Dans ce débat, je sais qu’il m’invitera à y participer largement, et c’est très bien. Pour le reste je serai plus fort ici, y compris pour aider mon pays, s’il tient compte de l’efficacité que l’on déploie dans nos actions publiques."
"Naturellement si je peux être utile à quelques missions qui fassent avancer les choses, oui…Je préfère peser dans le débat public et être utile à mon pays."
Avant de se faire plus clair : "J’ai clairement dit au peuple de Nice au lendemain du 14 juillet 2016 : ma ville a besoin de moi."