On l'apprenait ce matin : Renaud Muselier quitte son parti, Les Républicains, usé par une "dérive vers l’extrême droite". Le RN lui reproche de "donner la Provence-Alpes-Côte-d'Azur à Emmanuel Macron".
Pour Thierry Mariani, candidat déçu aux dernières régionales, c'est maintenant clair : le président de la République a fait main basse sur Paca. "Aujourd'hui, il décide de fait. Avec Hubert Falco à Toulon, Christian Estrosi à Nice et maintenant Renaud Muselier à la Région, il fait un carton plein".
"Il ne lui manque plus que Martine Vassal (de la Métropole Aix-Marseille), ce qui ne saurait tarder, et il sera partout" développe-t-il auprès de Nice-Presse.
Pour l'eurodéputé du RN-Droite populaire, c'est au prix d'une "grande incohérence" que le départ de Renaud Muselier s'est fait ce mercredi 24 novembre.
"Éric Ciotti a soi-disant tout prévu : en juin, il appelait à voter pour Renaud Muselier ! Pour faire mine de batailler contre lui juste après ?"
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Aujourd'hui, la majorité régionale au conseil de Paca serait devenue, pour Thierry Mariani, "cas contact de Macron".
"Il y a urgence à appliquer de vrais gestes barrières !" plaide-t-il, balayant des conseillers "pourtant élus, pour beaucoup, par un électorat LR. Comment pourrait finir cette majorité là ?"
"Je reste un fier LR"
Pas de poussée de fièvre pour le patron du groupe "Notre région d'abord" au Conseil. "Je n'ai pas de comptes à rendre à monsieur Mariani" rembarre net Pierre-Paul Léonelli, toujours auprès de Nice-Presse. "Nous avons une majorité plurielle, avec beaucoup de LR, quelques LREM, des Modem, d'autres centristes…"
Et de tacler son adversaire RN sur son score aux dernières élections : "il devrait se souvenir que pour gagner, il faut convaincre plus de la majorité des électeurs, additionner les forces. C'est ce que nous avons fait, sinon nous aurions perdu. Comme lui".
Les conseillers régionaux vont-ils être forcés de porter les couleurs macronistes dans les mois à venir ? "Évidemment pas" pose M. Léonelli. "Je suis par exemple un fier LR, qui soutient Michel Barnier dans le cadre de la primaire à droite".
Avec un dernier coup de patte pour la route à Xavier Bertrand, qui a "refusé" le soutien du patron de la Région pour la primaire : "il a quitté le parti il y a quelques années en reprochant l'ambiguïté de certains avec l'extrême droite. Renaud Muselier n'a rien à se reprocher sur ce point, contrairement à d'autres."
Document NP. Voici les extraits majeurs de la lettre que Pierre-Paul Léonelli a envoyé ce matin aux conseillers régionaux de la majorité :
"Je comprends le choix (du président Muselier). Cette décision est une décision d’éthique prise par un « militant historique » qui durant sa vie publique a toujours été fidèle aux valeurs du général De Gaulle, porté par la « France Libre ».
Cette décision est celle d’un homme politique de premier plan qui a toujours combattu aux côtés de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy la droite extrême qui sème le trouble voire le doute au sein de notre famille politique, qui a toujours convoité notre région et qui au delà, ambitionne de gouverner la France.
Souvenons-nous, c’était il n’y pas si longtemps encore, alors que beaucoup doutaient et « certains trahissaient » lors des dernières régionales… Renaud Muselier a su avec nos amis Christian Estrosi et Hubert Falco tenir le « cap » (…)
C’est son honneur et notre fierté. Cet honneur qui ne transige pas sur le respect de nos valeurs. Cette fierté qui se nourrit de notre unité.
Mes cher(e)s collègues, dès à présent, nous avons l’impérieux devoir d’être encore plus unis et solidaires dans le respect de nos confiances et de nos choix."