Christian Estrosi a vanté son bilan pour promettre de nouveaux jours heureux aux Niçois cette année. RAS.
Le week-end passé, c'était du Michel Sardou qui lançait la rentrée politique des Républicains d'Eric Ciotti, depuis le Cannet — histoire de s'opposer au gauchisme "Armanesque", chacun l'aura compris. À Nice, Christian Estrosi a convoqué "I'm Good" du DJ David Ghetta — rediffusé six fois, pour ceux qui n'auraient pas saisi la subtilité.
Entamer un compte-rendu de discours en évoquant la musique diffusée est une évidente béquille journalistique bien utile quand le discours ne souffre pas d'un développement intense. C'est, il faut le dire, le cas pour ce meeting du 1er septembre au jardin Albert-Ier, devant, nous a-t-on dit, "6 000" aficionados (la CGT n'était pas là pour décompter les ouailles).
Dans un discours plus court qu'à son habitude - et sans surprise aucune - Christian Estrosi a tenu à "insister sur deux points précis". Le premier, le communautarisme et la laïcité. "Quand je vois des gosses de 8-9 ans, téléguidés, organiser des prières dans les cours de récréation, je réponds 'pas ici"."
"Quand, sous couvert d'abaya, on défie la République et bafoue la laïcité, je réponds pas ici" (et nulle part ailleurs en France, consigne des Académies).
Second message, rituel pour l'édile : "la décentralisation : il est temps de nous libérer de nos carcans, d'une verticalité pesante (…) De faire confiance aux territoires". Christian Estrosi réclame notamment de pouvoir se dispenser de la justice pour prononcer l'expulsion des dealers de leurs HLM.
L'occasion de rappeler son bilan : "cette année, les quinze ans de la 6202 bis, les dix ans de l'Allianz Riviera et de la Coulée verte, les cinq ans de la T2, le classement à l'UNESCO…". Et de se réjouir des perspectives : "coupe du monde de rugby et Ironman dans quelques jours, arrivée évènement du Tour de France en 2024…"
Aux côtés d'une brochette de centristes - Patrick de Carolis d'Arles, Sophie Joissains d'Aix, les élus de la Métropole niçoise… - c'est l'ancien Premier ministre Edouard Philippe qui a conclu le raout, avec un discours touristique dont on ne retiendra rien ("vous avez la mer, la lumière, l'amitié…"). Si ce n'est sa conclusion : "Nice est devenue, aujourd'hui, la ville la plus inspirante de France". On ne saurait lui donner tort.