Dimanche 25 avril, un demi-millier de personnes se sont retrouvées place du palais de Justice pour "réclamer justice", à l'appel, notamment, du CRIF Sud-Est. Un député azuréen va déposer un amendement qui « aurait pu éviter la décision concernant le meurtre antisémite de Sarah Halimi ».
"L'antisémitisme n'est pas l'affaire des Juifs, mais de la République" ; "la loi doit changer" ; "ni oubli, ni pardon" ; "l'antisémistisme est une bouffée délirante"… La colère était palpable dimanche à Nice au rassemblement organisé pour contester l'absence de procès après le crime commis contre Sarah Halimi.
La mobilisation s'est organisée à l'appel du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) Sud-Est, pour réclamer « justice ». Le 14 avril, la Cour de cassation "confirmait" l'impossibilité de juger le meurtrier, compte tenu d'une "abolition de son discernement" lors des faits.
D'après les sept experts psychiatriques qui l'ont examiné, l'assassin, Kobili Traoré, gros consommateur de drogue, aurait été soumis à une "bouffée délirante" lorsqu'il a sauvagement tué sa voisine de 65 ans, Lucie Attal -- également appelée Sarah Halimi.
Christian Estrosi a pris la parole pour faire part de son indignation, "en tant que maire de Nice, en tant que simple citoyen, que mari et père de famille". Tenant la main de son épouse Laura Tenoudji, très émue.
"Cet après-midi, je suis fier de Nice, fier des Niçoises et des Niçois qui, au-delà de toute confession, sont venus réclamer justice. Vous êtes là, rassemblés, parce que c'est la République qui vous unit"
Christian Estrosi, maire de Nice
"Main dans la main, fraternellement, vous vous êtes mobilisés, à l'appel de cette belle jeunesse juive" a-t-il encore souligné. "Nous montrons que le peuple de Nice, comme le peuple de France, est aux côtés des victimes de l’antisémitisme".
À ses côtés, le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a également pris le micro : "Je fonde le voeu que ce 25 avril ici à Nice soit un point de départ, marque un sursaut, un réveil". Applaudi par une partie de la foule, il a pointé "nos adversaires, ces barbares islamistes qui veulent détruire la civilisation judéo-chrétienne, qui s'en prennent à ce que nous sommes".
Sarah Halimi a été tuée par un islamiste au cri d’Allah Akbar
— Eric Ciotti (@ECiotti) April 25, 2021
Sarah Halimi a été tuée par ce qu’elle était juive
Son meurtrier devrait être en prison ! #Justice#SarahHalimi pic.twitter.com/IqJ6P1saBL
Également présent, le député LR de la septième circonscription des Alpes-Maritimes Éric Pauget avait annoncé le 20 avril vouloir déposer un amendement « Sarah Halimi » durant l’étude de projet de loi du gouvernement pour la « confiance dans l’institution judiciaire ». qui, d'après lui, « aurait pu éviter la décision de justice concernant ce meurtre antisémite ».
L’amendement « prévoit que la consommation volontaire d’alcool, de drogues, de stupéfiants ou de psychotropes qui ne fait pas l’objet d’une prescription médicale légalement autorisée ne puisse plus entraîner d’irresponsabilité pénale, autrement dit qu’il y ait automatiquement un procès ».
Ce dimanche, le gouvernement a annoncé un projet de nouvelle loi sur l'irresponsabilité pénale. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a indiqué que celui-ci serait présenté « fin mai » en Conseil des ministres, afin d'être mis au vote au « Parlement à l'été ».
"Dans cette affaire, on a un peu le sentiment que l'on a respecté le droit mais que la justice n'a pas été rendue" a par ailleurs noté l'ancien conseiller municipal socialiste PS Patrick Allemand dans un communiqué.