À l’approche de la haute saison, plusieurs localités européennes mettent au point leur plan face au surtourisme. Non loin de nous, en Italie par exemple, les restrictions, parfois sévères, se multiplient…
Le flux de visiteurs déambulant à travers les jolies ruelles est une bonne chose pour le commerce local. Pour les ressources et sites naturels d’exception en revanche, rien n’est moins sûr! Aujourd’hui, le surtourisme est le lot de beaucoup de villes, qu’elles soient à taille humaine ou tentaculaires.
Ces dernières années, Barcelone, notamment, a haussé le ton face à ce phénomène. Mais l’Espagne n’est pas le seul pays européen à se voir menacé par les très fortes fréquentations estivales. L’Italie est en première ligne, à l’image de Venise et de Rome.
Faire payer les touristes à leur arrivée ou devant les monuments
Commençons par la capitale italienne. Dès le printemps, elle est submergée par des vagues d’étrangers venus explorer la somptueuse cité. Afin d’éviter que ce trop-plein ne se répercute trop lourdement sur le patrimoine, des mesures sont mises en place. Dans une église du centre historique, l’entrée coûte un euro par tête, rapporte TF1.
La fontaine de Trevi est un passage immanquable en territoire romain. Mais depuis décembre 2024, l’accès est limité à 400 personnes à la fois. Ce qui donne environ 12.000 venues par jour. Outre les guide-files, la municipalité réfléchirait désormais à faire payer les curieux.
Rome est la deuxième commune européenne la plus visitée derrière Paris. Autre combat à mener donc, celui contre les logements dédiés à la courte durée – Airbnb et consorts – qui privent certains secteurs de leurs habitants permanents. Comme à Nice, il fut décidé d’interdire les boîtes à clés, qui rendent autonome l’arrivée dans une résidence.
Venise suffoque
À Venise, on tente de serrer la vis depuis un long moment. L’an passé, on y avait expérimenté le principe de taxe touristique. Une contribution de cinq euros pour les plus prévoyants, et de dix euros pour les voyageurs réservant au dernier moment, est réclamée à celles et ceux venant découvrir la ville le temps d’une journée.
En revanche, comme le précise France Info, les clients des hôtels sont exemptés car ils s’acquittent déjà d’une taxe de séjour.
La douloureuse est valable pendant 54 jours lors des plus fortes périodes d’affluence, particulièrement chaque week-end jusqu’à fin juillet. En 2024, cela avait ramené 2,5 millions d’euros à la localité.
Interdire, ou du moins soumettre à diverses conditions, l’accès à des sites historiques aux vacanciers est-il la bonne solution face au surtourisme ? Est-ce juste de priver certains de la possibilité d’admirer de superbes monuments ou des magnifiques paysages ? Instaurer un quota est-il une bonne manière de préserver ces lieux ? Toutes ces questions montrent bien que le débat existe quant au bien-fondé de ces actions.
La France pas en reste!
Par ailleurs, la France ne reste pas les bras ballants face à ce fléau. Dans l’Hexagone aussi, on augmente les tarifs pour aller observer les zones touristiques.
Un prix spécial « haute saison » qui s’applique à huit monuments emblématiques : l’Arc de triomphe, la Sainte-Chapelle, le Panthéon, l’abbaye du Mont-Saint-Michel, les remparts de Carcassonne et d’Aigues-Mortes., les châteaux d’Azay-le-Rideau et d’Angers.
Pour éviter de pénaliser les familles, les montants reviennent à la normale les mercredis ou en fin de journée, d’avril à septembre. Ajoutons qu’une majoration du billet est prévue si l’on ne réserve pas en ligne.
Pour l’heure, rien de bien contraignant en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour autant, plusieurs endroits sont largement impactés par la surfréquentation.
En août 2024, nous dévoilions une étude de Statista. Elle démontrait que les calanques du parc national, le secteur de Port-Cros et, en dehors de la région, celui du parc régional de la Corse étaient victimes d’une « overdose », avec plus de 4,5 millions de visiteurs par an à eux trois.
On peut également évoquer les cas d’Aix-en-Provence, Gordes, Saint-Tropez ou encore Èze. Quatre communes tentant, parfois difficilement, de ne pas atteindre le point de rupture.