![]() |
Photo : Universitat Pompeu Fabra |
ÉCONOMIE — Contrairement à 1914, il n’y aurait pas de rivalité internationale qui nous menace réellement, mais davantage une rivalité européenne. "On a un divorce, un clivage social face à la question de la mondialisation, qui menace de tout faire exploser" note, Piketty, alarmiste.
"Les choses ne vont pas se passer de façon apaisée"
"Soit il y aura une explosion de cette construction européenne, soit la prise par la force de nationalistes avec un potentiel de violence. Ça me fait très peur"
Avant de préciser : "C’est à la faveur des crises que se produisent les changements. Les choses ne vont pas se passer de façon apaisée".
"Il va y avoir des crises qui peuvent prendre des formes que je suis incapable de prévoir, mais qui peuvent être des crises sociales extrêmement violentes, avec des violences urbaines qui peuvent prendre une ampleur bien supérieure à ce qu’on a pu voir récemment" développe-t-il.
Des prédictions évidemment inquiétantes, qui ne dispensent pas du tout "de réfléchir à comment organiser les choses ensuite". Il en appelle alors à mettre sur pieds "une nouvelle forme de socialisme".
Piketty en appelle aux écolos
D’après l'économiste, le changement climatique aurait un grand rôle dans les inégalités actuelles. "J’ai peur que si on attend de constater les conséquences du changement climatique, ce soit trop tard. La crise inégalitaire, on peut s’en saisir dès maintenant." Le France est mal classée dans les études portant sur la justice sociale dans l'OCDE, comme nous vous l'expliquons dans cet article.
Piketty met aussi ces deux notions en lien : "on ne résoudra pas la crise climatique si on ne réduit pas les inégalités économiques". Avant de rejeter la faute sur les écologistes, qui ne prendraient pas assez d’initiatives : "La question de fond est : qu’est-ce qui est le plus important pour résoudre la crise climatique ? La réponse : remettre en cause la circulation des capitaux".
La solution ? "Les écologistes doivent réfléchir à une alliance avec La France insoumise, ou, en Allemagne, avec Die Linke" conclut-il.