Pas de fumée blanche jeudi sur le patron des JO d'hiver 2030. Le suspense autour de l'identité du président du futur comité d'organisation continue et "plusieurs candidats" vont se voir scanner par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
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A l'issue d'une réunion jeudi matin à Matignon, le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Renaud Muselier, a évoqué auprès de l'AFP "trois candidats" dont le "profil" va être envoyé pour vérification à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avec une réponse "sous huit jours".
Interrogé sur les candidat(e)s en question, ni Renaud Muselier, ni Laurent Wauquiez, ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes aussi à l'origine de la candidature, n'ont cité de nom. Ils ont renvoyé à la HATVP, chargée d'examiner les intérêts et le patrimoine des élus mais aussi ceux des "représentants légaux" des organisateurs de compétitions sportives internationales.
"Transparence"
"On est dans un contexte où les questions pénales, les questions de conflits d'intérêts – et on l'a vu, y compris sur les JO de Paris –, c'est pas des petits sujets. Donc, il faut s'assurer que le profil qu'on prend pour le président du Cojo n'a aucun conflit d'intérêts. Il faut que tout soit transparent", a insisté Laurent Wauquiez, président des députés LR, qui a lui évoqué "plusieurs" candidats.
"L'objectif c'est qu'on puisse aboutir mi-décembre", a-t-il dit. M. Wauquiez a par ailleurs assuré que la chute éventuelle du gouvernement Barnier ne remettrait pas en cause la garantie de l'État sur les JO 2030. "La garantie de l'État, elle est bonne, tout le monde est engagé dessus", a-t-il dit.
Ce dernier préfère la candidature du biathlète Vincent Jay à celle de l'ex-biathlète Martin Fourcade, avaient rapporté plusieurs sources à l'AFP. Le choix du futur patron des JO d'hiver, qui se dérouleront six ans après les JO de Paris, fait l'objet d'une sérieuse bagarre en coulisses.
Le nom de Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon, en passe de récupérer un sixième titre olympique remontant à 2010 - du fait de la sanction de son rival pour dopage - circule depuis le début.
Mais le consensus n'est pas facile : le futur patron du Cojo doit recueillir l'assentiment de l'Élysée, de Matignon, des deux régions, du comité olympique français, du CIO aussi qui surveille cela de près. Ce dernier est récemment intervenu, avait indiqué une source proche du dossier à l'AFP, pour remettre la candidature de Fourcade au centre du jeu.
Si elle n'a pas débouché sur l'annonce d'un nom, la réunion autour du Premier ministre, Michel Barnier, lui-même ancien co-président du comité d'organisation des JO d'Alberville, du président du comité olympique David Lappartient, de Laurent Wauquiez et de Renaud Muselier notamment, a validé d'autres décisions.
Cojo près de l'aéroport de Lyon
Le comité d'organisation sera implanté à proximité de l'aéroport Lyon Saint-Exupéry. La société chargée des infrastructures (Solideo) sera elle implantée à Marseille, avec une présidence tournante de Renaud Muselier et François Pannekoucke nouveau président d'Aura.
Autre élément important : le budget devrait s'inscrire "sous les deux milliards", selon Matignon. Le budget du Cojo est actuellement prévu aux alentours de deux milliards, celui de la Solideo d'un milliard. La délégation interministérielle aux JO assurera "la revue budgétaire", selon la même source.
Interrogé en marge d'un évènement sur le sport à Radio-France, le ministre des Sports Gil Avérous a assuré que "rien ne bloque" au sujet de Martin Fourcade, "il faut vérifier les profils de chacun".
Les détracteurs de Martin Fourcade mettent en avant des prétentions salariales qui seraient trop élevées et des contrats de sponsoring susceptibles de faire naître des conflits d'intérêts. Le biathlète retraité a en effet des contrats avec plusieurs entreprises.
L'intéressé s'est défendu dans une longue interview à L'Equipe, faisant officiellement acte de candidature en octobre. "Les deux partenariats au long cours que je peux avoir sont avec des marques techniques qui, à mon sens, ne sont pas en contradiction avec les enjeux de partenariat du comité d'organisation, Rossignol et Odlo", a-t-il lancé.
Le président de la République avait lui-même adoubé le Pyrénéen en le considérant cet été dans L'Equipe comme le "Tony Estanguet des montagnes".
Il s'est impliqué pour défendre le dossier de candidature aux côtés de la skieuse paralympique Marie Bochet.