![]() |
Le parti dit croire au rassemblement. A g. Patrick Allemand, à d. Xavier Garcia. Visuel : Rivieractu |
Visiblement, la gauche n'a plus très envie de perdre comme une buse à toutes les élections. C'était devenu une ritournelle, une habitude à Nice : les uns se tirent dans les pattes, les autres proposent de beaux projets pour faire de la capitale azuréenne une ville toute belle, toute neuve… et à la fin, c'est Christian Estrosi qui gagne.
En 2014, Le Parisien raillait sévèrement le candidat socialiste Patrick Allemand. "Comment fait-on pour mener campagne lorsqu'on n'a strictement aucune chance de l'emporter?" s'interrogeait le quotidien. "C'est mort d'avance" lançaient ceux qui croisaient dans la rue l'ancien vice-président du conseil régional.
Son objectif était alors d'empêcher le maire de repasser dès le premier tour, et de faire vivre, au moins un peu, l'opposition au conseil municipal. Il devait être à nouveau candidat cette année, avec toujours aussi peu de chances de l'emporter.
On aurait pu penser que les Niçois seraient cantonnés à observer pendant quelques mois d'un oeil bovin la guerre Estrosi-Ciotti qui se profile depuis quelques années déjà. Avec de temps en temps un peu d'animation via l'éruptif candidat RN Philippe Vardon.
Sauf que caramba, voilà que les socialistes, contre toute attente, se mettent à se tirer dans les pattes.
Vers une union de la gauche
Il y a encore quelques jours, Xavier Garcia, le patron du PS 06, prévoyait encore de soutenir Patrick Allemand, déjà candidat (déçu) à la mairie en 2008 et en 2014. Les deux hommes s'apprécient et travaillent ensemble depuis longtemps.
Sauf que le reste de la gauche azuréenne a bien envie de changer de cheval pour cette nouvelle course à la mairie.
Le chef des radicaux, Patrick Mottard, puis les écolos et les communistes ont appelé à "l'union de la gauche"… derrière "un nouveau candidat".
Le risque de disparaître du conseil municipal
A la gauche de la gauche, on souffle notamment contre celui qui a soutenu Emmanuel Macron en 2017 plutôt que son propre camp, mené alors par Benoît Hamon.
L'intérêt est de ne pas prendre complètement une veste en mars, avec possiblement de gros scores pour les deux listes de droite (Christian Estrosi et Eric Ciotti, s'ils se présentent bien l'un contre l'autre), celle du Rassemblement national, et celle du candidat La République en marche, qui n'était pas dans l'équation en 2014. "On risque de disparaître du conseil municipal" s'alarme même Xavier Garcia dans les colonnes de Nice-Matin (édition abonnés) le 21 septembre dernier.
"Trahison"?
Du coup, petit malaise. Patrick Allemand parle d'une "trahison qui ne veut pas dire son nom". Le bureau national du PS, qui ne veut pas se mouiller dans l'immédiat, a prononcé le gel de la primaire du 10 octobre qui doit désigner le chef de file socialiste pour le prochain scrutin.
A Paris, on a fait comprendre aux socialistes niçois qu'ils ont, en gros, deux options. Se mettre d'accord sans trop d'éclaboussures sur un nom. Ou bien voir un candidat être désigné par le bureau national.
Le parti dit croire au rassemblement. Dans le même temps, Patrick Allemand ne se retire pas, et tacle un Xavier Garcia "qui va porter la responsabilité de la division du PS". Pour l'instant la situation se maintient dans un joli flou artistique.
En tous cas une chose est sûre, si à Nice la droite n'a pas le monopole du coeur, elle ne semble pas avoir non plus celui des luttes fratricides.