Riverains et commerçants du centre-ancien dénoncent régulièrement les nuisances causées par des individus parfois alcoolisées. La municipalité promet qu'elle "ne lâche rien", mais appelle à des reformes.
Les vans des policiers nationaux et municipaux se garent les uns derrière les autres le long de la place Garibaldi, ce jeudi 7 septembre. Avec cette opération conjointe, cinquante agents sont déployés dans le coeur touristique. Objectif, contrôler et parfois embarquer les personnes en ivresse manifeste sur la voie publique.
"On a des individus qui installent des tentes devant nos magasins, qui font leurs besoins dans la rue, qui rôdent et créent des troubles sous l'effet de la boisson…" Cette plainte, c'est un commerçant du bas de l'avenue de la République qui la formule. Un autre : "c'est bien de venir nous voir avec la cavalerie, mais il faut une action de fond, toute l'année, avec de vrais résultats". Le premier adjoint au maire, Anthony Borré, écoute. Mais ne promet pas la Lune.
"Il y a deux situations, quand il s'agit d'étrangers. Sous la seule autorité du préfet, certains peuvent être pris en charge et expulsés. Encore faut-il qu'il y ait des places dans le centre de rétention, généralement saturé. Et l'État s'occupe surtout des plus dangereux. Souvent, il s'agit de ressortissants de l'espace Schengen. Eux n'ont pas besoin d'autorisation pour se trouver en France. La difficulté est là". Des procédures existent, mais elles sont fastidieuses.
Contrôler les marginaux alcoolisés, c'est aussi toute une histoire : "nous devons les emmener à l'hôpital pour qu'un médecin constate l'ivresse. Ensuite, on peut les conduire à la caserne Auvare. Et opérer ce circuit à chaque fois". Pour aujourd'hui, la Ville a décidé de payer un professionnel de santé. "Il y a de la place dans nos structures sociales. Mais nous n'avons pas le droit de contraindre les uns et les autres à y avoir recours".
D'autres opérations à suivre
Cet après-midi, cinq contrevenants ont été interpellés par les policiers. Avec souvent une déception majeure : "95 % sont rapidement de retour, quelques jours plus tard, et ils recommencent à boire. On a nos douze habitués, arrêtés deux, trois fois…" souffle Anthony Borré, également en charge de la sécurité dans l'équipe de Christian Estrosi.
Depuis janvier, 53 personnes ont été arrêtées ici, dont 27 en état d'ébriété. La pression est aussi mise sur les épiceries, qui vendent parfois des canettes de bière à des clients passablement amochés.
L'option de fermer certains accès de la place a été étudiée, et l'architecte des bâtiments de France consulté. Impossible, notamment pour ne pas entraver l'activité des enseignes présentes sous les arcades.
Après en avoir déjà mené une en cours de saison (en plus de la présence régulière de CRS), la commune promet d'organiser d'autres opérations de ce type, incluant l'avenue Jean-Médecin. Tout en soulignant un point positif : malgré ces problématiques récurrentes, Garibaldi continue de se développer. La brasserie Roze et le restaurant nissard La Maïoun y ont ouvert leurs portes ces derniers mois.