Dans une enquête publiée cette semaine, le “Monde Diplomatique” dépeint un journal révérencieux avec les politiques comme avec les annonceurs publicitaires, prêt à publier de fausses informations pour les protéger. Des assertions démenties par la direction du canard
“Var-matin” vendu aux pouvoirs les plus offrants ? C’est ce qu’affirme un papier au vitriol publié mardi 25 février sur le site du Monde Diplomatique.
Dans un article titré “Var-matin : toujours du côté du manche”, le mensuel se livre à un vrai réquisitoire contre le journal du Sud-Est.
À la pelle : le quotidien, “à la situation financière dramatique”, serait totalement “dépendant des publireportages, des publicités institutionnelles”… entreprises et élus locaux avec qui il se montrerait en retour “dévoué et révérencieux.”
Le “Monde Diplo” a ainsi comptabilisé “95 publicités de ce genre” du “19 avril au 6 mai 2019”, sans forcément souligner que la vente d’espaces pub aux collectivités (mairies, conseils généraux, etc) et aux entreprises locales constitue une pratique courante et banale dans la presse.
Dans le viseur du journal de gauche, “les liens entre le quotidien varois et le système Falco”.
Toujours d’après l’enquête, “Var-matin” soutiendrait “inconditionnellement” le maire LR de Toulon. Avant d’accuser le titre de n’avoir aucun problème, du coup, pour “s’arranger avec les faits.”
“Papier totalement à charge”
Pour appuyer cette accusation, les journalistes soulignent qu’en 2001 (!), un rédacteur-en-chef avait quitté le journal pour rejoindre le cabinet du maire.
Vingt ans plus tard, “Var-matin” a publié un article soulignant que M. Falco méritait sa Légion d’honneur (remise en 2019) au vu de sa “sacrée carrière politique.”
Dans un autre papier, le reporter a assuré que le maire était disculpé d’une affaire de détournements de fonds au Sénat, alors que l’enquête serait toujours en cours. L’enquête en question n’a pas vu l’élu être mis en examen.
Sollicitée par Nice-Presse, le direction du groupe Nice-Matin a dénoncé un “papier totalement à charge et scandaleux.”
“Les accusations sont graves, les sous-entendus plus encore” condamne ainsi Denis Carreaux, directeur des rédactions.
Ce jeudi 27 février, “Var-matin” a demandé la publication d’un droit de réponse dans le “Monde Diplomatique”.