En Paca et dans les Alpes-Maritimes, la campagne du polémiste se structure. Bientôt, des fédérations locales de son nouveau parti seront proposées aux militants, détaille son équipe à Nice-Presse. Un enjeu important, ici, dans l'un des départements les plus "à droite" de France.
"J'ai connu beaucoup de campagnes : je n'avais jamais vu ça !" L'élu grassois Patrick Isnard, passé par le Rassemblement national, est aujourd'hui le coordonnateur de Zemmour pour toute la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Alors que son champion a passé une semaine agitée, l'enthousiasme de ses troupes a l'air, lui, tout à fait intact : "Il y a un nombre incroyable de gens qui demandent à nous rejoindre. Le début de tout ça est très, très bon pour nous. Regardez les sondages, nous n'aurions jamais cru pouvoir commencer à 14 ou 15% !"
Le plan de bataille pour conquérir les territoires est déjà arrêté. Pour la région Paca, il sera présenté aux journalistes de la presse régionale le 8 décembre prochain.
"Il y a un enjeu, c'est une région très importante puisque le camp patriote y fait de très bons scores" reconnaît Patrick Isnard. La campagne a d'ailleurs commencé ici, à Toulon puis à Nice. Des élus ont même senti un "engouement particulier" dans la capitale azuréenne.
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Dans le détail, la direction nationale, à Paris, a déjà choisi différents référents régionaux "partout en France". La prochaine étape est de proposer "un maillage dans tous les départements, qui ira jusqu'à l'échelle des cantons, des villes". Au moment où, dans les prochains jours, "Les Amis d'Éric Zemmour" deviendra un parti politique à part entière, le polémiste espère avoir des fédérations pleines de militants partout dans le pays.
En attendant que tout soit prêt, les réseaux sociaux ont été investis. Avec déjà de gros scores. Le groupe Facebook des soutiens du "Z" en Paca compte plus de 22.500 inscrits. Les pages existantes sont peu à peu reprises par l'état-major pour les professionnaliser.
500 jeunes dans le 06…
Autre atout certain, avance Patrick Isnard : "Génération Z".
"C'est incroyable de voir autant de jeunes qui se mobilisent pour faire de la politique. Dans le 06, on en a 500, 1.000 dans les Bouches-du-Rhône ! On va vite ouvrir les yeux à ceux qui ne l'ont pas encore fait" nous détaille-t-il.
"Les autres partis, notamment le Rassemblement national, ne connaissent pas ça. Quand ils ont deux ou trois jeunes à mettre au premier rang d'un meeting, ils sont déjà contents !"
…mais pas d'élus de poids
Ce qu'il manque pour l'instant, ce sont des soutiens de premier plan. Dans le Sud-Est, le Rassemblement national a déjà ses élus "têtes d'affiche": David Rachline à Fréjus, Thierry Mariani à la Région… Le 06 est une véritable "baronnie" LR, et le président Macron a fait le plein ces derniers mois, avec notamment Christian Estrosi à Nice et Hubert Falco à Toulon. Pour Zemmour, personne.
Si ce n'est le député Éric Ciotti, qui a promis de voter pour lui s'il était opposé à Macron en 2022. Mais pas plus… "S'il veut nous rejoindre, il est le bienvenu" pose Patrick Isnard. "Nous accueillons tous ceux qui partagent notre philosophie. C'est quelqu'un de remarquablement intelligent, qui a toujours tenu des propos avec lesquels nous sommes totalement d'accord, au RN avant et aujourd'hui chez Éric Zemmour."
Il le promet : "vous verrez dans notre organigramme, qui sera dévoilé bientôt, que nous avons des gens qui viennent d'horizons très divers. C'est l'auberge espagnole de ceux qui pensent la même chose depuis longtemps sans avoir trouvé de maison commune pour se rassembler. Zemmour, cela fait quarante ans qu'on l'attend."
Nofri reste chez Estrosi
Le conseiller municipal niçois Gaël Nofri ne franchira pas la ligne. Sollicité par Nice-Presse le 2 décembre, c'est par un long mail qu'il nous a expliqué qu'il ne soutiendra pas la campagne présidentielle d'Éric Zemmour. Il avait pourtant été son responsable de déplacement, en septembre dernier.
Pour lui, la campagne de l'ancien journaliste est "une erreur", alors qu'un aspirant à l'Élysée doit s'appuyer "sur ce qui rassemble et pas sur ce qui divise", et "porter une part d'espérance pour le pays" plutôt que de "nostalgie".
Sa réaction en intégralité à lire par ici