Lyon a franchi le cap ! Le 30 mars, l’ensemble de la ville est passé à 30 km/h. Une mesure que n’a pas manqué de tacler le candidat à la présidentielle Éric Zemmour. Nice, d’ici 2025, devrait suivre un chemin similaire, dans une bonne part du coeur historique.
“L’absurdité verte.” Eric Zemmour n’est pas tendre. Dans un tweet rageur, le leader de Reconquête a dénoncé le passage à 30 km/h de la ville de Lyon.
“Je rétablirai la vitesse limite de 50 km/h pour protéger les Français de la haine anti-automobilistes des maires PS et EELV” a ainsi lancé le polémiste face à la réjouissance de Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon.
Mais cette politique n’est pas réservée aux communes situées à gauche de l’échiquier politique. Historiquement à droite, Nice va également se doter de sa “zone 30”.
Un espace qui ne couvrira pas toute la superficie de la commune. Seul le centre-ville est concerné sur “le périmètre Grosso, Carabacel, Thiers et la mer” indiquait en février 2021 à Nice-Presse Gaël Nofri, adjoint à la circulation.
Plus de pollution, vraiment ?
Grenoble a fait partie des pionnières avec une mise en application depuis 2016.
Avec le recul, il apparaît que la réduction de la vitesse a permis une baisse du trafic automobile d’environ 10% et, de fait, des pollutions associées, comme nous l’expliquions dans cet article.
Les émissions de CO2, le candidat a pu les pointer du doigt : “Un véhicule pollue davantage à 30 km/h qu’à 50 km/h.” Si dans cette affirmation n’est pas totalement erronée, elle reste à nuancer.
Il y a certes une légère surémission de polluant à 30 km/h, mais elle tend “à se réduire, voire à disparaitre complétement avec les évolutions du parc automobile” rapportait Benoit Hiron, responsable de sécurité routière au Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).
Selon un rapport de cet organisme, publié en août 2021, une voiture circulant à 30 km/h émettrait en moyenne 18.9% de plus de CO2 qu’en roulant à 50 km/h.
Malgré tout, il faut garder en tête qu’un véhicule émet aussi une grande quantité de gaz polluants lorsqu’il est à l’arrêt, moteur tournant. Au feu rouge par exemple.
Face à ce constat, la municipalité niçoise prévoit des “travaux de voirie, d’aménagement, d’élargissements et de modernisation des carrefours…” soulignait Gaël Nofri.
L’idée est notamment “d’apaiser la circulation”, ce qui permettra “de supprimer les feux rouges”. Moins d’arrêts, donc moins de polluants, ce qui pourrait compenser la légère surémission expliquée plus haut.