Créé en 1963 à Paris, le Musée national du sport a déménagé dans notre ville en 2014. Implanté au stade Allianz Riviera, il a réussi à se développer et à fidéliser son propre public. Un pari qui, pourtant, était loin d’être gagné…
Un grand bâtiment gris construit à l’autre bout du centre-ville, dans une zone quasiment isolée, sans desserte par le tramway. Voilà comment le Musée national du sport s’est installé à Nice en 2014, après un premier échec dans la capitale.
La structure est lancée à Paris dès 1963, avec un emplacement de choix : le Parc des Princes. Mais peu avant 1998, elle ferme avec l’arrivée de la coupe du monde de foot : “ce n’était pas compatible d’avoir un musée et un gros événement sportif” détaille Thomas Fanari, responsable développement et communication, auprès de Nice-Presse.
Il a donc fallu attendre jusqu’en 2005 pour une réouverture, cette fois-ci dans le 13ème arrondissement, avec une petite surface. “Ils se sont retrouvés avec des collections immenses qui passaient inaperçues, qui n’étaient pas mises en valeur…”
Sans surprise, cette deuxième mouture se plante. Le rideau est baissé en 2008.
Un appel d’offres est lancé, et bingo pour Nice ! La cité des Anges récupère le bébé. Cette fois, on promet au Musée du sport un “véritable espace muséal” tout neuf, déployé sur 5.000 m².
L’ensemble est imaginé par Jean-Michel Wilmotte. Les travaux s’étalent de 2012 à 2014, pour environ 8 millions d’euros.
Une réelle progression
L’idée sur le papier donne forcément envie. Ce musée national, sous la tutelle du ministère des Sports, est désormais plus grand, et donc par conséquent, gagne en visibilité.
Il obtient plus de moyens, avec un budget de 5 millions d’euros par an, contre 900.000 euros pour la version parisienne.
Mais une question se pose : malgré ces atouts, un espace dédié uniquement au sport et en plus de cela situé tout à l’ouest de Nice peut-il attirer suffisamment de visiteurs ?
Et bien, il semblerait que oui ! La première année, 45.000 personnes s’y pressent. Plus de quatre fois plus qu’à Paris. En 2019, l’établissement en enregistre plus de 70.000 et prend place parmi les “dix musées les plus visités de la Côte d’Azur.”
“Chaque année, on observe une hausse de 10 à 15%. Une véritable croissance s’est installée” indique la direction.
La progression a pris un coup, évidemment, avec l’épidémie du Covid-19. Néanmoins, le lieu a rapidement retrouvé des couleurs. “En 2021, nous sommes restés fermés pendant six mois, mais nous avons quand même pu accueillir 20.000 personnes.”
“Toucher tout le monde”
Mais alors, quelles sont les recettes du succès de cette version 3.0 ?
45.000 objets et 400.000 documents sont proposés, “l’une des plus importantes collections du monde.”
Idéal pour se plonger dans tout ce qui a trait au sport, à l’histoire, à la société… Au sein de l’exposition permanente, on peut trouver des affiches, des maillots ou encore des trophées.
Mais ce n’est pas tout ! Une salle d’expos temporaires est également disponible. “Elle nous permet de toucher à des choses un peu différentes et variées. Par exemple, en ce moment les visiteurs peuvent plonger dans l’univers de la boxe avec ‘l’appel du ring’ ”.
“On a aussi des animations pour les tout petits dès six mois, mais aussi pour ceux qui ont trois ans ou plus… Le but c’est de toucher tout le monde. ”
“Les scolaires et les centres de loisirs viennent aussi régulièrement pour faire des visites, qui sont ensuite complétées par des ateliers pédagogiques.”
Les plus grands ne sont naturellement pas oubliés. “Avant chaque match à domicile, des anciens joueurs de l’OGC Nice viennent pour notre séquence ‘Raconte moi’. Ça permet de créer un échange avec les supporters.”
D’autres événements sont en préparation. Une rencontre “hors les murs” est prévue le 8 avril avec l’athlète Marie-José Pérec. Elle se fera au Cinéma Pathé Gard du Sud. Des projets pour “Paris 2024” sont aussi dans les cartons.
Pratique
Le musée est ouvert tous les jours, de 10 h à 18 h, d’avril à septembre
Du mardi au dimanche, de 11 h à 17 h, d’octobre à mars
Tarifs : 6 euros pour l’exposition temporaire ou permanente
8 euros pour les deux
Gratuit pour les moins de 18 ans