À Nice, les jours heureux de cet atypique dépôt-​vente : voici les recettes de son dynamisme

Depuis près de vingt ans, Éric et Carine sont à la tête de L'Insolite, un magasin-​brocante atypique niché au bout de la rue de France, qui séduit toutes les générations.

"Nous avons vécu à Paris et c'est là-​bas que nous nous sommes rencontrés. Nous sommes origi­naires de la région et nous voulions redes­cendre, pour profiter du soleil", raconte Éric, dans un sourire.

C’est cette passion commune, et en parti­culier celle de sa compagne pour la brocante, qui les a amenés à reprendre ce grand local en 2004. "On ne s’imaginait pas à l’époque reprendre un espace aussi grand, mais on s’est dit : pourquoi pas ? On s’est rapidement pris au jeu."

Vingt ans plus tard, le couple est fier du chemin parcouru. "Petit à petit, nous avons monté le niveau. Nous sommes assez contents, nous avons de belles pièces et une clientèle fidèle", souligne Éric. Le dépôt-​vente est devenu au fil du temps un lieu incon­tour­nable pour les amateurs d’objets vintage et de décoration unique.

Des Russes, des Italiens, mais aussi une clientèle du quartier, qui passe réguliè­rement pour voir les nouveautés. "Ce sont souvent les petits objets qui partent le plus vite. Les gros meubles, c'est plus compliqué, nous en faisons de moins en moins", précise Éric. Les buffets, bahuts et armoires, autrefois stars des ventes, deviennent, aussi, plus rares à trouver.

L'arrivée d'Ikea n'a rien changé

Éric et Carine se concentrent ainsi sur des objets de décoration "coup de cœur" et des articles variés qui séduisent deux types de badauds : les jeunes, souvent des étudiants, cherchant à s’équiper à moindre coût, et ceux qui souhaitent apporter une touche originale à leur intérieur.

"Un étudiant, avec 400 ou 500 euros, peut entiè­rement équiper son appar­tement avec un frigo, une table et un canapé", explique-​t-​il. Et malgré la concur­rence des grandes surfaces, notamment Ikea, qui a ouvert récemment, le couple a su conserver sa clientèle. "Malgré nos craintes, on continue de bien travailler."

Parmi les princi­pales raisons de ce succès pérenne, Éric constate un changement de mentalité chez les plus jeunes, de plus en plus sensibles à une démarche écoresponsable. 

"Ils préfèrent acheter des objets d’occasion, souvent de meilleure qualité, plutôt que du neuf. Ils appré­cient aussi d’avoir un intérieur un peu différent, avec une touche ancienne ou design. Et tout cela sans se ruiner."

L'endroit reçoit chaque jour de nouvelles demandes de dépôt d'objets, parfois volumineux. "On nous sollicite beaucoup, surtout par mail, pour des grosses pièces. Nous offrons même un service de transport pour aller les chercher", explique Éric. Avec une sélection rigou­reuse des pièces proposées et une adaptation constante aux nouvelles tendances, tous deux ont réussi leur pari. Avec passion, avant tout.