Après deux années de fortes baisses des prix et des volumes de transactions, le marché immobilier ancien semble amorcer une reprise progressive à la fin de 2024, d’après les professionnels du secteur.
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L’année 2023, qualifiée de « catastrophique », et une première moitié de 2024 encore difficile, ont laissé place à une légère relance des transactions immobilières sur les quatre derniers mois, selon plusieurs réseaux d’agences. Par exemple, Century 21 a enregistré une hausse des ventes de maisons et d’appartements de 2,8 % en 2024, Orpi de 12 %, et Laforêt de 7 %.
La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) rapporte 774 000 transactions sur les 12 derniers mois à fin octobre 2024, soit une baisse de 11 % par rapport à l’année précédente. Cependant, ce point bas marque également des signes de stabilisation encourageants, selon l’organisation. Laforêt a également observé une hausse de 11 % des intentions d’achat en 2024.
Les professionnels identifient plusieurs facteurs à l’origine de cette embellie : une baisse des taux d’intérêt, un recul des prix, et une progression des marges de négociation. Toutefois, Yann Jéhanno, président de Laforêt, insiste : « Tous les feux ne sont pas au vert ».
Guillaume Martinaud, président d’Orpi, souligne que « la fin de l’année 2024 a apporté une éclaircie bienvenue », mais reste prudent face à une reprise encore fragile.
Sur le plan des prix, la Fnaim note un léger repli de 0,8 % du prix moyen au mètre carré en 2024, après une chute plus marquée de 4,1 % en 2023. D’autres réseaux observent des baisses similaires : -5 % pour Orpi, -3,6 % pour Laforêt, et -3,8 % pour Century 21, avec des variations entre maisons et appartements.
La flambée des prix, amorcée en 2020 après les confinements liés au Covid-19, avait été stoppée net par la hausse des taux d’intérêt au printemps 2022. Depuis, le marché a dû s’ajuster.
"Point de bascule au printemps"
Les primo-accédants peinent encore à constituer un apport suffisant, ne représentant qu’un tiers des transactions, selon Laforêt. Quant aux investisseurs locatifs, leur présence sur le marché ancien a continué de diminuer.
Pour 2025, les perspectives restent mitigées.
SeLoger-Meilleurs Agents prédit un point de bascule au printemps avec une reprise de la demande, tandis que la Fnaim rappelle que l’avenir dépendra de nombreux facteurs, comme les taux d’intérêt, le contexte géopolitique, ou encore les orientations politiques.
Charles Marinakis, président de Century 21, avertit : « Le vrai ennemi du marché serait une reprise trop rapide des prix, qui risquerait de recréer un blocage. » Il estime que si les prix augmentent de plus de 3 %, la dynamique actuelle pourrait s’effondrer.
Guillaume Martinaud partage cette analyse : « Une reprise des prix n’est pas souhaitable. Nous devons rester vigilants pour ne pas briser l’élan fragile de la reprise. »