Bourbier du tunnel de Tende dans les Alpes-​Maritimes : le nouveau ministre des transports évoque, enfin, une ouverture imminente

Le tunnel de Tende pourrait "très proba­blement" rouvrir en juin, après plus de dix ans de travaux, a estimé samedi le ministre des Transports, Philippe Tabarot, lors d’une visite de chantier sur cet axe straté­gique reliant la France à l’Italie.

S’appuyant sur les engage­ments de son homologue italien Matteo Salvini, M. Tabarot a déclaré que "le chantier devrait être achevé très proba­blement d’ici fin mars", permettant une ouverture du tunnel "en mode test" pendant 75 jours. Cette phase serait suivie d’une inaugu­ration officielle prévue pour la fin du mois de juin ou début juillet, avec une circu­lation alternée dans un premier temps entre les deux pays.

Sur place, le ministre a obtenu confir­mation de ce calen­drier par le président de la région italienne du Piémont et les respon­sables de l’Anas, l’entreprise publique italienne en charge des travaux.

Lancé en 2013, le projet de doublement du tunnel routier de Tende, long de trois kilomètres, devait initia­lement s’achever en 2017, avec une réhabi­li­tation de l’ancien tube datant du XIXe siècle prévue pour 2020.

Après avoir démontré l’engagement et la capacité du Département des @AlpesMaritimes à recons­truire les routes de la Vallee de la Roya suite à la #TempêteAlex, il était important aujourd’hui d’accompagner notre nouveau ministre des trans­ports @PhilippeTabarot, pour sa 1ere visite… pic.twitter.com/gwOOMJdaGC

— Charles Ange Ginésy (@ca_ginesy) January 4, 2025

Cependant, le chantier a accumulé des retards. En 2017, le contrat de l’entreprise italienne Fincosit a été résilié après la décou­verte du vol de 200 tonnes de matériaux et la mise en examen de seize personnes par la justice italienne. Ensuite, en octobre 2020, la tempête Alex a détruit l’accès à l’ouvrage côté français, rendant impos­sible l’accès à l’ancien tunnel, qui fonctionnait jusque-​là en alternance.

Le coût du projet, initia­lement estimé à 170 millions d’euros, a finalement grimpé à 255 millions d’euros. La France prend en charge 41,65 % de cette somme, répartie équita­blement entre l’État, la région et le département.

Ce budget ne comprend pas la rénovation de l’ancien tube, indis­pen­sable pour mettre fin à la circu­lation alternée. Une fois les deux tubes opéra­tionnels, chacun sera dédié à un sens de circu­lation. Selon M. Tabarot, l’Italie prévoit de lancer les appels d’offres pour cette réhabi­li­tation dès la fin du chantier actuel, avec une mise en service espérée en 2027. M. Salvini a assuré que 70 millions d’euros ont déjà été alloués pour ces travaux côté italien.

Déplorant les multiples retards de ce "chantier de la honte", le maire de Tende, Jean-​Pierre Vassallo, s’est dit optimiste quant à une réouverture avant l’été, à condition que "les Italiens mobilisent les effectifs nécessaires".