Une résidence secondaire appartenant à une personne vivant sur le continent a été "dégradée par explosif" mercredi soir à Ghisonaccia (Haute-Corse), a indiqué jeudi à l'AFP le procureur de Bastia, précisant que le parquet national antiterroriste (Pnat) s'était saisi de l'enquête.
Des "inscriptions nationalistes", "IFF" (pour "I Francesi Fora", "Les Français dehors" en corse), "FLNC" (Front de libération nationale de la Corse) et "Speculatori fora" ("La spéculation dehors"), ont été retrouvées sur cette villa inoccupée au moment des faits et qui était en cours de rénovation, a précisé Arnaud Viornery, procureur de la République de Bastia, confirmant une information de France 3 Corse.
"Ce sont les ouvriers qui travaillaient sur cette maison qui ont découvert les dégradations en arrivant sur le chantier", a précisé le magistrat. "La villa a été dégradée assez fortement par une charge explosive", a-t-il ajouté.
Une enquête pour dégradation par explosif avait été ouverte par le parquet et confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Corse avant que le Pnat ne s'en saisisse jeudi matin.
Il s'agit de la 11e résidence secondaire visée par des dégradations depuis le début de l'année. Au total, plusieurs dizaines ont été touchées depuis un an par des incendies criminels ou des charges explosives, avec ou sans présence de tags.
Début février, un nouveau groupe clandestin baptisé "Ghjuventu Clandestina Corsa" (GCC, "Jeunesse clandestine corse") a annoncé sa création et revendiqué 17 actions contre des résidences secondaires, des immeubles en construction, des entreprises du bâtiment et des établissements touristiques.
Ce groupe, dont le sigle est associé à une vingtaine d'incendies criminels survenus ces derniers mois dans l'île méditerranéenne, assure marcher "sur les traces du FLNC" (Front de libération nationale corse).
Le 11 juillet 2022 le FLNC avait quant à lui revendiqué 16 actes contre des campings, restaurants de plage, résidences secondaires, entreprises du bâtiment et engins de chantier. Le parquet national antiterroriste s'était saisi de l'ensemble de ces faits ainsi que de "l'ensemble du dossier GCC", avant l'annonce de la création de ce groupe.