Deux individus ont été déférés mercredi devant un juge d’instruction, soupçonnés d’être impliqués dans la fusillade survenue vendredi à Nice, qui a coûté la vie à deux personnes et blessé cinq autres, selon le parquet de Marseille.
Le parquet a demandé leur mise en examen pour assassinats, tentatives d’assassinats et participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer un crime en bande organisée. Leur détention provisoire a également été requise, indique le communiqué.
« À notre petit frère parti trop tôt » 😢
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D’après une source proche du dossier, l’une des deux personnes interpellées aurait été arrêtée à Carpentras, dans le Vaucluse.
Vendredi soir, des tireurs circulant à bord d’une Peugeot 3008 ont ouvert le feu sur une place du quartier des Moulins, vers 21h10. L’attaque a provoqué la mort d’Oyshkur, un père de famille tchétchène qui aurait fêté ses 58 ans mercredi, et de Rayan, un jeune Niçois âgé de 20 ans.
Selon une source judiciaire, aucun des deux hommes n’avait d’antécédents connus de la justice.
Mercredi, environ 500 personnes se sont réunies dans le centre-ville de Nice pour leur rendre hommage.
Beaucoup portaient un T-shirt blanc portant les inscriptions « À notre père parti trop tôt » ou « À notre petit frère parti trop tôt ».
D’après leurs proches, aucun des deux n’entretenait de lien avec le trafic de stupéfiants. Dans un communiqué publié samedi, avant le transfert de l’enquête à Marseille, le parquet de Nice avait précisé que, bien que la fusillade soit liée au trafic, « plusieurs des victimes n’y étaient pas impliquées ».
Fusillade à Nice : émotion, colère et appels à la justice dans le quartier des Moulins
« Ce n’est pas du trafic de drogues, c’est du narcoterrorisme », avec « des tirs indiscriminés » provenant de « groupes extérieurs », a martelé le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), lors du rassemblement.
Parmi les pancartes brandies par les participants figuraient les messages : « Liberté, égalité, fraternité, SÉCURITÉ », « La sécurité n’est pas un luxe, c’est un droit », ou encore « Ce qui brûle nos quartiers brûlera la République ». Ce rassemblement avait été organisé par l’Union des Tchétchènes de France.
« Ce qui s’est passé, c’est un attentat. Le quartier des Moulins est maudit », a dénoncé l’une des sœurs de Rayan. « Il avait 20 ans, c’était quelqu’un de bien. Il ne méritait pas ça. Personne ne méritait ça. J’espère que vous allez retrouver les assassins et les punir fort ».
« On ne se calmera que quand la justice sera faite », a lancé une femme tchétchène vêtue de noir, dont le frère a été blessé par plusieurs balles. « On ne fuit pas son pays en guerre pour se faire tirer dessus ».
Deux adolescents figurent parmi les blessés de la fusillade.
Les enquêteurs ont également découvert une voiture incendiée, volée à Marseille, qui pourrait correspondre au véhicule utilisé par les suspects.
En juillet 2024, un incendie volontaire attribué à un règlement de comptes avait déjà provoqué la mort de sept personnes, dont un adolescent et trois enfants, au sein d’une famille comorienne sans histoire. Ce drame s’était produit dans ce même quartier des Moulins, un secteur d’environ 8 000 habitants miné par le trafic de stupéfiants à l’ouest de Nice.
Avec AFP



