Une charte déontologique sur la couverture journalistique des migrations, un sujet particulièrement sensible dans le débat public, a été présentée mardi à l’occasion des Assises méditerranéennes du journalisme à Marseille. Elle a notamment été signée par le Syndicat national des journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession.
Une charte pour une information fiable et contextualisée
Intitulée « charte de Marseille », cette initiative a pour objectif de « soutenir les journalistes et les professionnels des médias dans leur souhait de proposer une couverture précise et complète des questions migratoires », selon ses concepteurs. Elle s’appuie sur les recommandations issues de textes déontologiques de référence.
Le texte a été rédigé par un comité éditorial réunissant journalistes spécialisés (notamment issus de Guiti News et Désinfox Migrations), juristes et chercheurs. Il comprend 11 grands principes, tout en réaffirmant en préambule la liberté éditoriale propre à chaque rédaction.
Des engagements contre les amalgames et les stigmatisations
Parmi les engagements figurent la vigilance à « ne stigmatiser aucune population », le devoir de « rectifier les informations fausses ou erronées publiées ou prononcées par des personnalités publiques au sujet des migrations », ou encore l’exigence de « fournir des informations vérifiées, sourcées et contextualisées ».
La charte appelle également à une attention particulière quant aux termes employés, en incitant à se référer aux définitions juridiques et scientifiques « pour éviter les amalgames et approximations ».
Un large soutien au sein de la profession
Parmi les premiers signataires, on retrouve les syndicats SNJ et CFDT journalistes, ainsi que des rédactions telles que Mediapart et L’Humanité, ont indiqué les promoteurs du projet.
Répondre aux attentes déontologiques des journalistes et du public
« À l’instar du travail mené ces dernières années sur l’urgence climatique (2022), l’intelligence artificielle (2023) et les violences faites aux femmes (2016), et au regard de l’omniprésence de la question des migrations dans les débats politiques et médiatiques, il est apparu nécessaire de répondre clairement aux questionnements déontologiques des professionnels de l’information, mais aussi aux attentes du public qui a le droit d’être informé de manière claire et complète sur ces sujets », précisent les initiateurs de la charte.
(Avec AFP)