L'élue azuréenne veut que la loi étende enfin les compétences des policiers municipaux, sans oublier les nationaux, qui pâtissent d'un manque d'agents sur le terrain
"Je veux que l'on remédie au vrai malaise qui est présent chez les policiers municipaux". Dans le cadre de l'examen au Sénat de la proposition de loi relative à la sécurité globale, Alexandra Borchio-Fontimp (LR) a mené une vaste consultation sur le terrain. Autour d'une table, elle a convié les élus, les syndicalistes, les policiers nationaux, municipaux, les gendarmes… Un seul leitmotiv : "nos forces de sécurité ne sont jamais aussi efficaces que lorsqu'elles travaillent toutes ensemble".
Premier chantier, les conditions de travail, développe la sénatrice auprès de "Nice-Presse" ce vendredi 12 mars.
Si "les polices municipales sont une véritable spécialité provençale et azuréenne, au même titre que l’huile d’olive, la lavande et la socca" comme le relève avec humour Le Ravi, listant les effectifs déployés sur la Côte d'Azur, force est de constater que leur engagement n'est pas toujours récompensé à sa juste valeur.
"Il n'y a pas assez de reconnaissance vis à vis de la police municipale, cela crée une souffrance" a-t-on rapporté à Alexandra Borchio-Fontimp. "Raison pour laquelle je suis favorable à l'extension de leurs compétences (réclamée et obtenue dans un cadre expérimental par le maire de Nice Christian Estrosi, NDLR). Ils doivent pouvoir mener des contrôles d'identité, avoir accès aux différents fichiers… Ils sont de plus en plus sollicités, c'est la logique même de leur fournir les outils adaptés pour agir rapidement".
"Les policiers municipaux souffrent d'un manque de reconnaissance alors qu'ils sont ultra-sollicités" Alexandra Borchio-Fontimp
"Il faut également agir concernant leur rémunération, qui évolue peu et qui reste très inférieure à celle des nationaux" poursuit-elle. Un grand nombre des revendications entendues lors de sa consultation n'entre pas dans le cadre de la proposition de loi en discussion. Mais la sénatrice compte bien "se faire entendre" pour les défendre.
Dans le même temps, pas question de laisser toute la pression reposer sur les épaules des seuls municipaux. "Nous avons un vrai problème au niveau des effectifs de la Police nationale dans le département" a constaté l'élue azuréenne. Après les fusillades de l'été dernier, des renforts ont été promis à Nice. "Ça a créé un déséquilibre avec les autres communes. Dans le secteur de Grasse, par manque de policiers, ils vont peut-être devoir patrouiller à deux plutôt qu'à trois, c'est un vrai problème au vu de la situation".
Est-elle favorable au classement de l'ouest maralpin en "secteur difficile", comme le réclament plusieurs syndicats, dont Unité SGP-Police 06 ? "Tout à fait, il y a un vrai besoin. L'actualité récente nous a montré qu'il faut renforcer rapidement les effectifs" pose-t-elle. Ce classement permettrait également le versement d'une prime spécifique aux agents.
Voitures de police caillassées, poubelles incendiées, tirs de mortier et autres incidents ont effectivement éclaté ces derniers mois dans les circonscriptions d'Antibes, Cannes et Grasse. La demande de classement est sur le bureau du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin depuis l'été dernier. Sans réponse pour l'instant.