Deux jeunes Niçois ont lancé il y a presque un an Jaccuse, une marque vestimentaire éthique et engagée, qui veut constituer un « soutien affirmé des associations », un « moyen de sensibiliser la jeunesse, de faire bouger la société ». Un an plus tard, bilan et perspectives.
On les avait laissés, en août dernier, avec leur collection Venus, dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Deux confinements plus tard, Thomas et Walid, les fondateurs de Jaccuse, que nous vous présentions en détail l'été dernier, sont sur le point de lancer, courant mai, leur deuxième "Cause collection".
La première a été "un succès": les hoodies et tee-shirts, notamment, ont cartonné, malgré une communication minimaliste. Comme convenu, et "c'était un vrai challenge niveau trésorerie pour une marque encore toute jeune", une partie des bénéfices a pu être versée à la Fondation des femmes.
Place maintenant à Saturne, leur collection dédiée à la lutte contre le harcèlement (et à l'asso "Hugo !"), "en particulier celui qui vise les enfants" développent les deux fondateurs auprès de Nice-Presse.
Au programme, comme pour la précédante, une couleur monochrome. Cette fois, ce sera du "beige, couleur sable" avec une imagerie désertique choisie pour la campagne marketing.
Pourquoi ? "c'est un contraste avec la violence ressentie dans ces situations, c'est une couleur apaisée. Celle aussi du marchand de sable, qui rend visite aux enfants, confrontés à leurs démons". Rien n'est laissé au hasard. D'ailleurs, toutes les causes défendues et les prochaines couleurs choisies sont déjà là, planifiées dans la tête des deux patrons.
"Streetwear premium"
L'expérience aidant, ces derniers ont d'ailleurs revu leur copie pour ce deuxième lancement. Les pièces ont été dessinées, et non plus choisies parmi des modèles. Le fournisseur, aussi, a changé : "on se tourne vers des vêtements vraiment qualitatifs, vers du streetwear de luxe". Pensée pour les vingt/trente ans, l'esthétique s'inspire des cultures pop et urbaines.
"On est surtout une marque de mode" rappelle-t-ils, alors qu'on a tant parlé de leur engagement associatif. L'heure est donc à la réflexion : comment étendre la marque ? Comment la faire connaître encore davantage sans dénaturer le message ? Thomas et Walid cherchent des revendeurs fidèles à l'éthique du concept. Pas évident.
L'idée de recruter des "influenceurs" pour relayer le message sur les réseaux sociaux a fait long feu, peu de profils s'étant pour l'instant distingués. Mystérieuse et combative, Jaccuse est avant tout perfectionniste.