- Vous lisez un épisode de “Libération, l’identité préservée”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, le magazine qui parle de vous.
Réputé pour son patrimoine unique et préservé, la Libération regorge d'anecdotes. Et avant de se pencher sur les bâtiments d'exception dans un prochain article, découvrez cinq d'entre-elles, qui participent à la légende du quartier.
Sommaire
1. La Gare du Sud, un nom… contradictoire
C'est un paradoxe. La Gare du Sud, une gare en réalité située… au Nord de la ville ! Une contradiction géographique dont l'explication est finalement assez simple. Initialement gare terminale de la ligne qui reliait Nice à Digne-les-Bains, elle était aussi souvent communément appelée "Ligne du Sud", en raison de son trajet dans les régions méridionales du pays.
Construite en 1892 pour le compte de la Compagnie des Chemins de fer du Sud de la France par l'architecte Prosper Bobin, qui s'est notamment inspiré de l'oeuvre de Jacques-Ignace Hittorff, l'auteur de la Gare du Nord à Paris, elle a finalement conservé son appellation d'origine, pour refléter son rôle de point d'arrivée et de départ de cette ligne sudiste.
2. "Libération", une appellation chargée d'histoire
28 août 1944. Nice, jusque-là sous occupation allemande, entame sa libération dans le sillage de 350 résistants niçois, qui ont mené une guérilla urbaine, contraignant les soldats allemands à battre en retraite.
Prévenus de cette intervention par la Résistance, quelques soldats américains débarquent de Saint-Laurent-du-Var le lendemain, avant de voir le renfort d'une colonne blindée le 30 août 1944. Nice est définitivement libérée et cet épicentre de la ville épouse le nom de Libération.
En avril 1945, le Général de Gaulle, dont la place porte le nom depuis 2011 après avoir été intitulée Béatrix ou Gambetta, a fait un discours du côté de Masséna.
3. Une halle d'inspiration Eiffel
Véritable monument, classée aux monuments historiques en 2002, la Gare du Sud englobe une halle, inspirée de Gustave Eiffel, qui résulte du réemploi partiel des pavillons de la Russie et de l'Autriche-Hongrie, construits pour l’Exposition Universelle de Paris, en 1889.
La grande halle métallique avait été transportée puis remontée, afin d’abriter les quais du terminus des Chemins de Fer de Provence. Complètement démontée il y a une quinzaine d'années pour être rénovée, elle a depuis été remontée pour abriter les échoppes gourmandes du restaurant Mediterraneo.
4. Des impacts de balles sur la façade de la Gare du Sud
Les cicatrices de cette journée du 28 août 1944 sont encore là, visibles sur la façade principale de la Gare du Sud.
À plusieurs endroits, sur la droite, une dizaine d'impacts de balles sont ancrés dans la pierre, comme pour ne jamais oublier l'acte de bravoure de nos ancêtres, qui ont libéré la ville de l'occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale.
5. Le square Roland-Dorgelès et sa source d'eau chaude
À l'entrée du square, situé à l'angle de l'avenue Romain-Rolland et de l'avenue Saint-Lambert, une petite fontaine circulaire passe presque inaperçue.
Baptisée "La source de Fuon Cauda", "fontaine chaude" en niçois même si l'exactitude de la traduction du premier terme est "fouònt", cette dernière a été construite à l'origine sur une source thermale1. Laquelle avait donné son nom à tout le quartier, et notamment à la voie qui y conduisait, actuellement la rue Joseph-et-Xavier-de-Maistre et l'avenue Romain-Rolland.
- Nice, secret et insolite, les trésors cachés de la Baie des Anges de Charles Bilas (Auteur), Thomas Bilanges (Photographies), 2009 ↩︎