Nice : aide aux sans abri, théâtre, épicerie… Déjà 10 ans de générosité au Forum Jorge-François

Sous l’église Saint-Pierre-d’Arène, à quelques pas du Carré d'Or et du célèbre Negresco, le Forum Jorge-​François, un espace de 1500 m², est devenu, au fil des années, un véritable coeur de solidarité et de rencontres pour les habitants du quartier.

Initié par Gil Florini, emblé­ma­tique curé niçois, l'espace répond à un besoin croissant, dans une rue où le contraste entre richesses et précarité est saisissant.

"On s'est aperçu que, dans ce quartier assez cossu, beaucoup de gens n'avaient même plus de quoi manger" explique Gil Florini, aujourd'hui installé à l'église Saint-​Roch, mais toujours respon­sable du Forum du centre-​ville. L'espace situé sous Saint-Pierre-d’Arène ne servait à rien. On a décidé d'en faire un centre solidaire, il y a dix ans, en 2014." 

Mixité et solidarité

Le Forum Jorge François s’articule autour de plusieurs services destinés à soutenir les plus démunis, tout en favorisant la mixité sociale. "Il y a la pauvreté à combattre, mais il s’agit aussi de vivre ensemble. Nous voulons que des personnes de classes sociales et d'âges diffé­rents puissent se retrouver."

Le Forum propose des petits-​déjeuners pour les sans-​abri chaque matin, une épicerie, une friperie, ainsi qu’un théâtre, créant ainsi un coin convivial, où tout le monde peut se croiser.

Mais l’un des grands piliers du forum, c’est son restaurant solidaire. "Il est ouvert à tout le monde, mais propose aussi des repas gratuits pour les plus démunis", précise Nathalie Moya, co-​directrice depuis trois ans, au côté de Philippe Bouchet. "Nous gérons un chantier d'insertion dans la cuisine et la pâtis­serie, qui permet aux personnes en diffi­culté de retrouver le chemin de l’emploi."

Grâce à des finan­ce­ments du ministère du Travail, l'espace accueille des personnes en grande diffi­culté. "Ce sont des réfugiés politiques, des personnes sortant de prison, en situation de handicap, ou encore issues de quartiers isolés" explique Nathalie Moya.

Souvent éloignées de l'emploi, elles suivent un programme d’un an, où elles sont formées aux métiers de la cuisine et de la boulangerie-​pâtisserie. "L’année dernière, dix-​sept ont été formées chez nous, et 100% ont trouvé un travail à la sortie. Ce que nous faisons, c’est leur donner un métier entre les mains, un véritable outil pour retrouver leur autonomie."

Comme le rappelle Gil Florini, le Forum Jorge François incarne un modèle d’inclusion et de solidarité. "C'est un lieu où l'on échange, où chacun peut trouver sa place, qu’il soit sans-​abri, juge ou simple voisin." Sous les voûtes de l'impressionnante église, c'est un vent de solidarité qui souffle ainsi chaque jour, rappelant que la pauvreté ne doit jamais être un obstacle à la dignité humaine.