C'est une affaire qui a foudroyé son "ascension fulgurante". En 2013, le bras droit du maire de Nice est visé par une palanquée de chefs d'accusation dans le cadre sa gestion de la Semiacs, société d’économie mixte gérant les parkings pour la Ville. Des années plus tard, Benoît Kandel estime qu'on a voulu l'assassiner politiquement.
Désormais blanchi, il a des questions plein la tête. Et la ferme intention que la justice y réponde enfin. C'est en 2013 que le premier adjoint niçois, bardé de délégations capitales, est mis en cause pour sa prétendue gestion de la Semiacs.
L'affaire est grave, et fait la Une des journaux locaux. On parle de corruption, d'escroquerie en bande organisée. En 2014, l'ancien colonel de gendarmerie est placé en garde à vue, puis mis en examen. Quelques mois plus tôt, il était destitué du gouvernement municipal. Un cauchemar éveillé.
Fin 2019, la Cour d'appel d'Aix-en-Provence prononçait un non-lieu. Et Benoît Kandel compte bien le faire savoir, "laver son honneur". C'est ainsi que depuis quelques jours, il est parti en campagne médiatique, avec une tournée entamée chez nos confrères de "Valeurs actuelles". Ce n'est pas là sa seule bataille.
"Un homme politique qui gênait"
Cet hiver, l'ancien militaire de 61 ans a porté plainte contre le magistrat de son affaire.
"J'ai rapidement compris (en 2013, ndlr) que je n'avais aucune chance de m'en sortir, que dès le départ les choses étaient organisées pour qu'on me fasse la peau" rembobine Benoît Kandel pour "Nice-Presse" le 3 février.
Son avocat, maître Denis Del Rio, abonde : "l'arrêt de la Cour d'appel retient le fait qu'il a été privé du droit à un procès équitable. C'est très rare. On a su au bout de cinq ans que, depuis le premier jour, il n'y avait rien contre lui."
"On a voulu broyer un homme. Quand la justice dérape, elle doit le reconnaître"
Maître Denis Del Rio, avocat de Benoît Kandel
"C'est totalement insupportable : sa vie civile a été anéantie. La justice est là pour rendre des jugements, surtout pas des services, pour sortir de la vie publique quelqu'un qui, peut-être, à un moment, dérangeait."
L'intéressé assure disposer de preuves troublantes. Au cours de plusieurs déjeuners -- l'un ayant été enregistré en son absence -- le magistrat en question aurait reconnu que Benoît Kandel a été mis en examen par le Parquet il y a huit ans "sur instruction de sa hiérarchie". Entendu, l'homme de loi a nié.
"Je veux savoir qui a donné cet ordre, et quelles en sont les raisons. Cette affaire a bouleversé ma vie. C'est aussi très grave si un magistrat peut détruire sans élément le parcours d'un politique"
Benoît Kandel
Écorché, l'ex "monsieur sécurité" de la Ville se souvient : "quasiment tous les élus niçois m'ont lâché. Même ceux que j'ai beaucoup aidés…" C'est clair, celui qui est devenu consultant ne reviendra pas en politique.
Si le Parquet considérait qu'il n'y a pas matière à enquêter, il déposera une plainte avec constitution de partie civile. Droit dans ses bottes, il le promet : "on me doit la vérité : j'irai jusqu'au bout."