À l'occasion de la dernière soirée du Nice Jazz Festival, Woodkid s'est produit en concert ce samedi 17 juillet. Fidèle à sa réputation de grand showman, il a enflammé la scène à travers un spectacle immersif.
Réalisateur, musicien et graphiste, Woodkid est l'un des artistes français les plus prisés à l'étranger. Après une première tournée reportée suite à l'épidémie du Covid 19, il revient sur scène avec son second album "S16". D'abord de passage au Montreux Jazz Festival, puis aux Vieilles Charrues, il était à Nice, ce samedi 17 juillet pour clôturer le Nice Jazz Festival. Un concert grandiose accompagné d'une monumentale installation visuelle.
Un retour "très émouvant"
Pour Woodkid, révélé en 2013 par la chanson aux accents épiques "Run boy run" de son premier album "The Golden Age", ce retour sur scène est "très émouvant". Un sentiment auquel il ne s'attendait pas, "c'est un petit peu comme si de rien n'était. C'est comme s'il fallait qu'on oublie tout ce qui s'était passé et qu'on reprenne la vie au plus vite, au plus fort. C'est assez plaisant."

Si certains artistes se sont retrouvés totalement à l'arrêt durant cette dernière année, ce n'est pas le cas de Woodkid, de son vrai nom Yoann Lemoine. Pour lui, "la période de confinement a été un peu particulière." "Mon album venait d'être fini, j'avais donc du travail pour préparer la sortie. En réalité, cela n'a pas complètement changé nos plans". Seule frustration pour son équipe et pour lui-même, "on n'a pas pu partir en tournée tout de suite."
S16, un album plus personnel
Pour cette nouvelle tournée, il remonte donc sur scène avec son second opus "S16". Un nom original qui représente en réalité le symbole du soufre en physique. Pourquoi ce choix ? "Je parle de sentiments et de chimie intérieure. Je voulais que même en termes de son, il sonne de manière un peu chimique", explique l'artiste.
Une réalisation plus personnelle, mais aussi plus sombre que "The Golden Age", un véritable succès avec plus de 800.000 exemplaires écoulés. À travers une esthétique guerrière, il célébrait la force et la puissance. Cette fois-ci, son oeuvre exprime une véritable allégorie du combat personnel que chacun mène avec soi-même.
Au total, sept années séparent la sortie de son premier et second album. "J'ai eu besoin de temps pour digérer le premier. Ça a été un moment un peu intense pour moi à plein de niveaux. De bonheur, mais aussi de remise en question. J'ai dû comprendre ce qui se passait car ma vie à changé du tout au tout."
Durant cette parenthèse musicale, il a enchaîné les collaborations. Notamment avec Nicolas Ghesquière, directeur artistique de Louis Vuitton. « À la base, je suis réalisateur, donc mon ADN c’est aussi de travailler pour les autres. Ça me manquait beaucoup. »
Une mise en scène soignée
En parallèle de sa carrière musicale, il réalise des clips. En 2010, il collabore avec Katy Perry pour sa musique "Teenage Dream", en 2011 et 2012 avec Lana Del Rey pour "Born to Die" et "Blue Jeans"… En 2012 également, il travaille avec Drake et Rihanna pour "Take Care".
Musicien mais également réalisateur, Woodkid attache donc une grande importance au visuel de ses propres clips, mais également de ses performances en live. Sa première tournée avait déjà marqué, ici il revient avec un spectacle tout en jeux de lumière et d'écrans.
Un univers créant une sensation d'immersion. "J'ai travaillé sur ces visuels qui sont très digitaux. Ce ne sont pas des clips, mais des espèces de fresques, presque des tableaux d'art contemporain qui illustrent les chansons. Pour moi, ils renforcent et créent un sentiment d'immersion".