Le montant total des crédits immobiliers accordés aux emprunteurs français est repassé au-dessus de la barre des 10 milliards d'euros au mois d'octobre, annonce vendredi la Banque de France, dans un marché qui reste en petite forme.
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Il s'élève à 10,4 milliards d'euros, hors renégociations, et s'affiche en hausse pour le troisième mois consécutif. La Banque de France voit dans ce chiffre une "tendance de reprise depuis le point bas de mars 2024".
Le crédit immobilier n'avait dépassé qu'une seule fois la barre symbolique des 10 milliards d'euros cette année, au mois de juillet. Au rythme actuel, l'année 2024 risque cependant d'être la plus faible depuis 2014.
"La conjoncture du marché des crédits s’améliore depuis le début de l’année, bénéficiant du redressement des intentions d’achat immobilier des ménages rassurés par le ralentissement de l’inflation et d’une offre bancaire plus dynamique", constataient jeudi les auteurs de l'étude mensuelle de l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
Mais les taux d'intérêt moyens des nouveaux prêts semblent aujourd'hui atterrir : il n'ont que très faiblement baissé entre octobre et septembre, passant de 3,56% à 3,51%, selon la Banque de France.
Ces taux s'entendent hors frais et assurances. Tous frais compris, les taux ont atteint 4,39% pour une durée de vingt ans et plus au troisième trimestre, selon la même source.
Pour 100.000 euros empruntés sur 20 ans, il faudra compter environ 50.000 euros de coût de crédit sur la durée du prêt.
Ce niveau élevé atteint en quelques trimestres seulement a représenté un véritable choc pour le pouvoir d'achat immobilier des ménages. Au premier trimestre 2022, il était deux fois et demi moindre, à 1,80%.
De plus, la censure du gouvernement "risque de générer encore de l’attentisme de la part des acheteurs, qu'ils soient primo, secundo-accédants ou investisseurs car ils ont besoin de visibilité et de confiance en l’avenir pour se projeter sur un achat immobilier", soulignait jeudi Brice Cardi, président du réseau d'agences immobilières l'Adresse.
"Avec la chute du gouvernement de Michel Barnier, le secteur du logement repart pour une nouvelle période d'incertitudes", estimait de son côté le réseau d'agences immobilières Orpi dans une note.