L'ex-mari de la chanteuse Souad Massi a été condamné vendredi à 11 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel du Var pour avoir tenté en 2017 d'assassiner leurs deux filles tout en essayant de se suicider, a-t-on appris auprès du tribunal et des avocats.
Abdellatif Z., 65 ans, avait fait appel après avoir été condamné à 15 ans de réclusion par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône en mars 2023. Lors des deux procès, l'avocate générale avait requis 20 ans de réclusion.
Le 22 mars 2017, Souad Massi, en déplacement, avait reçu un coup de téléphone de l'accusé, avec lequel elle était en instance de divorce, la prévenant qu'elle allait "comprendre le sens du mot souffrir".
Inquiète, elle avait immédiatement alerté les pompiers qui ont trouvé in extremis l'accusé et les deux filles, alors âgées de 6 et 11 ans, inconscients dans leur maison de Bouc-Bel-Air, entre Aix-en-Provence et Marseille.
Il avait fait ingérer des médicaments aux enfants puis les avait placées dans une chambre calfeutrée où il avait ouvert une bouteille de gaz, avant de répandre dans le domicile 40 litres d'un combustible qui n'avait pas pris feu lorsqu'il y avait jeté une cigarette allumée.
La condamnation "tient bien sûr compte des souffrances des parties civiles mais elle vient aussi dire que ce geste n'était pas un geste de vengeance à l'encontre de la mère des enfants mais l'acte d'un homme désespéré et auquel une importante altération du discernement a été reconnue", ont estimé les avocats de la défense.
Au cours des deux procès, ils ont mis en avant la profonde dépression dans laquelle était alors plongé l'accusé, qui a expliqué avoir voulu se tuer et emmener ses filles avec lui plutôt que de les abandonner.
"C'était le geste d'un papa malade et désespéré. Il espère que ce message passera au travers des années", a expliqué Me Jean Boudot.
Ce n'est pas du tout le cas pour l'instant : "Ce nouveau procès a été très éprouvant" pour Souad Massi et pour ses filles, âgées de 14 et 19 ans, a déclaré leur avocate Me Olinka Malaterre. "Elles sont dévastées et l'ont vécu comme un nouveau traumatisme".
Malgré tout, cette condamnation définitive "est un soulagement pour les parties civiles et le début, enfin, de leur reconstruction", a-t-elle ajouté.
Commentez cette actu ! Vous pouvez réagir depuis le bas de page, ou en cliquant sur ce raccourci ›