Les dockers CGT du port de Marseille-Fos ont bloqué à deux reprises le chargement de composants militaires à destination d’Israël, dénonçant une complicité avec des actes de guerre.
Jeudi, les dockers CGT de Marseille-Fos ont de nouveau empêché le chargement de deux conteneurs à bord du navire Contship Era à destination d’Israël. Ils affirment refuser d’être « complices de massacres ». Mercredi déjà, un premier conteneur contenant des pièces pour fusils mitrailleurs avait été bloqué pour des raisons similaires.
Des composants militaires visés par les dockers
Selon le syndicat, les conteneurs interdits de chargement contenaient notamment des tubes de canons produits par l’entreprise Aubert & Duval à Firminy. Ces pièces étaient destinées à la société israélienne Elbit Systems. Le premier conteneur bloqué mercredi contenait quant à lui 19 palettes de maillons métalliques permettant le tir en rafale sur des fusils mitrailleurs, produits par l’entreprise marseillaise Eurolinks.
La CGT précise que ces composants pourraient être utilisés dans des conflits armés, notamment à Gaza. Le syndicat déclare que le port de Fos ne doit pas servir de relais logistique pour « n’importe quelle guerre ».
Soutien syndical et mobilisation internationale
La Fédération CGT des services publics a exprimé son soutien total à l’action des dockers, tandis que leurs homologues italiens du port de Gênes ont annoncé une action similaire. Un groupe de dockers génois a en effet annoncé un blocage du port vendredi à 15h00 contre le trafic d’armes.
À Marseille, une centaine de personnes ont manifesté jeudi soir en soutien aux dockers. Ces mobilisations syndicales s’inscrivent dans une opposition plus large à l’exportation d’armements vers Israël.
Réactions politiques et juridiques divergentes
Du côté gouvernemental, le ministère des Armées assure que les licences d’exportation prévoient une réexportation de ces pièces vers des pays partenaires, et non vers les forces israéliennes. Aubert & Duval a également déclaré que le matériel vendu ne serait pas utilisé par Israël.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a demandé un arrêt immédiat des livraisons d’armes à Israël. Amnesty International France a tenu un discours similaire, accusant la France de contribuer à un « génocide ».
Plusieurs figures politiques de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Jean-Luc Mélenchon (LFI), ont salué le blocage des conteneurs, appelant même à un embargo sur les ventes d’armes à Israël.
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 des terroristes du Hamas contre Israël, qui a causé 1218 morts, l’AFP relève que l’armée israélienne mène une riposte à Gaza ayant causé plus de 54.607 morts, selon les dernières données du « ministère de la Santé » du Hamas, jugées crédibles par l’ONU.
Avec AFP