Reconquête, le parti d'Eric Zemmour, organise son université d'été samedi à Orange, dans le Vaucluse (Provence-Alpes-Côte d'Azur) : au creux de la vague après les législatives, la formation d'extrême droite espère rebondir grâce à l'instauration de la proportionnelle et le travail de terrain.
Avec une quarantaine d'élus en France, Reconquête réunit ses cadres et ses sympathisants à Orange, une ville dirigée par un maire Reconquête, Yann Bompard. L'objectif de cette journée : "Nous faire connaître", affirme Sarah Knafo, cadre du parti, persuadée que les idées du mouvement sont "plébiscitées" par les Français.
Au programme : conférences, concert et table-ronde avec des influenceurs d'extrême droite comme Mila, Marguerite Stern, ou encore Thaïs d'Escufon sur le thème du "combat culturel contre la gauche". "Un sujet qui nous tient beaucoup à cœur et qui annonce la couleur de ce que l'on va faire dans les semaines qui viennent", précise Sarah Knafo.
Éric Zemmour, le fondateur et président de Reconquête, prendra la parole à 16h. Il devrait se dévoiler avec "une ligne assez différente de ce qu'il a pu dire dans le passé", promet l'eurodéputée.
En cette rentrée politique, le parti fait face à plusieurs défis. D'abord, il doit se relever de l'échec essuyé lors des élections législatives. Avec 0,6% des suffrages exprimés, Reconquête n'a envoyé aucun député à l'Hémicycle, signe d'une difficile implantation locale.
L'ancrage dans les territoires, c'est un des chantiers qui attend Reconquête pour s'imposer durablement dans le paysage politique. "On a des candidats dans toute la France qui vont y travailler", assure l'élue.
Le mouvement d'extrême droite place ses espoirs dans l'instauration du scrutin proportionnel. "C'est pour nous une garantie d'avoir des élus", explique Sarah Knafo, dernière représentante Reconquête au Parlement européen.
Hémorragie
Le jeune parti doit en effet panser les plaies d'une crise politique interne née au lendemain des élections européennes. Quatre des cinq eurodéputés Reconquête ont fui le parti pour rejoindre l'alliance RN-Ciotti en vue des élections législatives anticipées, sous l'impulsion de Marion Maréchal.
"Elle leur promettait des perspectives de ministère avec Jordan Bardella. Ils y ont cru et aujourd'hui ils s'en mordent un peu les doigts", glisse une proche du parti. Mais l'hémorragie ne semble pas contenue. Mardi, l'unique sénateur Reconquête, Stéphane Ravier, a annoncé quitter le parti à son tour, partisan lui aussi d'une union des droites.
Avec son mouvement Union des droites pour La République, Eric Ciotti a repris le flambeau de l'union des forces conservatrices défendue de longue date par Eric Zemmour.
Sarah Knafo le regarde faire d'un "bon oeil". Elle y voit même une victoire des Zemmouristes. "Plus les gens reprennent nos slogans et nos manières de penser, plus on est forts", balaye-t-elle.
D'autant plus que les cadres du parti estiment qu'Eric Ciotti n'est pas une figure "présidentiable" et donc ne les "concurrence pas directement". Car c'est évidemment l'élection présidentielle de 2027 qu'Eric Zemmour a dans le viseur.
Estimant que le RN se banalise en poursuivant une stratégie de dédiabolisation, il veut se placer en véritable force d'opposition et pourrait profiter du soutien tacite du RN au gouvernement de Michel Barnier.
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