Le projet de loi sur l'immigration "ne résoudra rien" car il "n'est pas à la hauteur de la gravité" de la situation, a affirmé mercredi le président de LR Eric Ciotti en demandant des critères "forts" sur la laïcité.
"Aujourd'hui, nous avons l'impression de subir à notre détriment une immigration de plus en plus massive", a-t-il affirmé lors d'un colloque au siège de LR. Mais selon lui, "nous ne résoudrons pas les problèmes actuels, qui constituent une menace majeure pour notre pays, avec l'addition de mesurettes".
Le texte dont l'examen doit débuter fin mars au Sénat, "ne recèle pas la volonté" ni "le courage" d'une "grande politique migratoire", a assuré M. Ciotti.
Notamment le projet de loi ne s'attaque pas "au regroupement familial, à la question de l'asile qui doit être examiné à la frontière" et "il ne met pas en place des dispositifs" suffisants d'éloignement, a-t-il averti.
M. Ciotti, connu pour sa ligne dure sur l'immigration, a en revanche regretté que le projet de loi comporte "une approche par la régularisation des clandestins qui travaillent" via un titre de séjour "métiers en tension".
"Tout cela ne nous convient pas", a ajouté M. Ciotti, alors que le soutien de LR est indispensable pour faire adopter le texte.
Promettant de proposer prochainement des "mesures de rupture", il a évoqué "des critères que nous voulons forts" en matière d'intégration pour "affirmer, revendiquer, poser l'exigence du respect de la laïcité républicaine dans notre pays". "Ca, nous voulons le voir intégré fortement dans ce dispositif", a-t-il ajouté.
Il a aussi plaidé pour "limiter, réduire voire suspendre les flux d'entrée".
Ce vaste chantier est "essentiel pour notre nation, sa cohésion, le respect de son identité, l'équilibre de ses comptes sociaux", a affirmé M. Ciotti en s'inquiétant d'un modèle social "trop généreux et donc trop attractif".
Sur le versement des certaines prestations sociales non contributives notamment il a plaidé pour des critères "de présence sur le territoire national depuis 5 à 10 ans minimum".
Sur ces questions "nous sommes dans une forme de prison intellectuelle où la gauche a dicté ses règles, ses valeurs", a ajouté M. Ciotti, selon qui "M. Macron s'y est soumis avec complaisance et quelque part servilité".