Le procès de l'ex-concubin de Salomé, 21 ans, battue à mort et retrouvée en 2019 abandonnée sous un tas de détritus, à Cagnes-sur-Mer, s'est ouvert lundi à Nice, quatre ans après les faits.
Amin Mimouni, 26 ans au moment des faits, comparaît depuis lundi et jusqu'à vendredi pour meurtre aggravé devant la cour d'assises des Alpes-Maritime et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Rapidement interpellé après la découverte du corps de la jeune femme par un passant, à proximité d'une voie ferrée, l'homme avait contesté pendant sa garde à vue toute violence sur sa petite amie, évoquant juste une dispute. Il avait ensuite évoqué "le trou noir".
Le meurtre avait eu lieu dans la nuit du 30 au 31 août 2019, à quatre jours de l'ouverture du Grenelle contre les violences conjugales.
L'ex-petit ami de Salomé, avec qui il avait vécu neuf mois et à qui la jeune femme avait annoncé son intention de le quitter, était connu des services de police.
Présentant un casier judiciaire vierge, il avait cependant été visé par une plainte pour violences déposée par une ex-petite amie en 2016, plainte classée sans suite faute de pouvoir être étayée. Des violences qui, selon l'avocate de la famille de Salomé, Me Laura Lopez, avaient également visé la jeune femme durant leur courte relation.
"On sait que dans le dossier il y a des scènes de violence entre eux", a-t-elle expliqué à l'AFP à la veille du procès. La mère du jeune homme "avait aussi déposé des mains courantes visant son fils pour des faits de violence", a ajouté l'avocate.
L'affaire avait aussi soulevé des questions concernant l'intervention de la police, alertée par téléphone qu'un "jeune massacr(ait) une fille", mais qui n'avait trouvé aucune femme lors de son intervention.
La justice avait alors décidé de saisir l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) "sur la vérification de l'existence de non-assistance à personne en péril", avait précisé la procureure de la République de Grasse. Un policier avait finalement reçu un blâme.
Avant l'ouverture du procès lundi matin, un collectif s'est réuni devant le palais de justice de Nice, brandissant des banderoles réclamant "Justice pour Salomé".
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.