Les derniers événements climatiques dans les Alpes-Maritimes, entre crues soudaines, coulées de boue et vents violents, ont mis en lumière une réalité persistante : la région reste particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles, et ses habitants insuffisamment armés pour y faire face.
Un risque connu mais sous-estimé localement
Selon une étude menée par l’association Assurance Prévention, en 2021, 87 % des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur estimaient déjà que les aléas climatiques sont susceptibles de se multiplier dans leur propre zone d’habitation. Malgré cette perception plutôt lucide, la préparation concrète reste, à ce jour, très incomplète. Dans les Alpes-Maritimes notamment, moins d’un habitant sur deux déclare savoir comment réagir face à une inondation, une tempête ou une submersion marine.
Une partie du problème réside dans la mauvaise compréhension des droits et démarches à entreprendre en cas de sinistre. Peu de foyers savent, par exemple, qu’il est indispensable que l’état de catastrophe naturelle soit reconnu officiellement par arrêté ministériel pour qu’une indemnisation soit possible. À partir de la publication de cet arrêté, les assurés disposent de 10 jours pour déclarer les dégâts à leur compagnie d’assurance.
Et dans ce contexte, il est préférable de disposer d’une assurance habitation bien structurée, notamment pour couvrir les dommages en cas d’événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents dans les communes du littoral.
À Nice comme à Antibes, une prise de conscience encore lente
Les épisodes climatiques extrêmes dans le département ne sont pas nouveaux. Les crues meurtrières d’Antibes en 2015, les inondations récurrentes autour de Biot, ou encore les débordements du Paillon à Nice ont déjà montré l’ampleur des dégâts possibles. Pourtant, seuls 28 % des habitants de la région PACA ont effectué des aménagements spécifiques pour se protéger (rehaussement des prises électriques, dispositifs anti-crues, zones refuges…).
Et dans un tiers des foyers, aucune discussion n’a eu lieu sur les gestes à adopter en cas d’urgence. Ces lacunes se retrouvent aussi dans les comportements : 68 % des parents affirment qu’ils iraient chercher leurs enfants à l’école en cas d’alerte, sans attendre d’instructions des autorités.
Les bons gestes encore trop peu diffusés
Dans les Alpes-Maritimes, les communes proches du littoral ou des cours d’eau sont particulièrement exposées. En cas d’inondation, les habitants doivent agir vite et efficacement : couper l’électricité, monter à l’étage, éviter de circuler, préserver les papiers importants.
Des structures comme Expert One, spécialisées dans l’accompagnement des sinistrés, proposent une assistance indépendante aux victimes. Leur mission : estimer les pertes, constituer les dossiers, et négocier l’indemnisation. Un soutien parfois plus réactif que celui des compagnies d’assurance elles-mêmes, souvent débordées lors de catastrophes d’ampleur.
Sensibiliser les plus jeunes pour changer les habitudes
Face à ces constats, plusieurs initiatives visent à mieux informer la population locale. Une campagne intitulée « Risques naturels, les gestes qui sauvent », portée par Assurance Prévention, propose des ateliers pédagogiques à destination des enfants. On y retrouve notamment une maquette de maison inondée, un quiz de réaction face aux intempéries et même un jeu de plateau éducatif.
À Nice et dans les communes voisines, la multiplication de ces outils de sensibilisation pourrait à terme encourager les familles à anticiper davantage les risques et à revoir leurs pratiques.
Une culture du risque encore fragile
Avec 77 % des communes de PACA touchées par au moins un arrêté de catastrophe naturelle en vingt ans, la région est l’une des plus concernées de France. Et pourtant, beaucoup de résidents restent dans le flou sur ce que couvre leur contrat, sur les démarches administratives à engager, ou sur les réflexes de sécurité de base.
Dans les Alpes-Maritimes, la mémoire des crues passées est encore vive, mais elle ne suffit pas toujours à déclencher une véritable culture de la prévention. À mesure que les épisodes extrêmes deviennent plus fréquents, une meilleure connaissance des droits, gestes et dispositifs s’impose pour éviter que chaque inondation ne devienne un traumatisme collectif.
- Contenu proposé avec Nice-Presse Stories. La rédaction de Nice-Presse n’a pas participé à la réalisation de cet article.




