Thierry Marx, président de l’Umih, la principale organisation patronale de l’hôtellerie-restauration, s’est réjoui samedi de la dynamique actuelle du tourisme en France, portée par un "double effet JO", au terme d’une année qu’il a qualifiée "d’atypique".
"Grâce aux fêtes, l’activité est très bonne en ce moment", a-t-il déclaré sur Franceinfo, précisant que certaines régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Alpes, Paris et d’autres grandes villes bénéficient particulièrement de ce "double effet JO". Il a souligné une hausse des réservations de +2,2 % dans les hôtels, avec un pic de +9 % à Paris.
Toutefois, il a noté que l’année écoulée avait été marquée par un contraste : le rebond actuel fait suite aux pertes estivales causées par le désintérêt de certains visiteurs pour la capitale durant les JO, notamment ceux "qui ne s’intéressaient pas au sport". Les hôtels situés dans les zones les plus sécurisées des Jeux ont ainsi enregistré une baisse de chiffre d’affaires de "6 à 7 %".
Pour M. Marx, la France profite, comme ce fut le cas pour Rio ou Londres, de "l’attractivité" générée par la visibilité mondiale des Jeux olympiques.
Cependant, il a exprimé des inquiétudes face à l’incertitude qui plane sur le secteur, notamment après la dissolution de l’Assemblée nationale. "Nous sommes dans un brouillard total" quant aux décisions que prendra le futur gouvernement, a-t-il déclaré, évoquant des risques de licenciements et de fermetures.
Concernant les perspectives pour 2025, il a estimé dans une interview au JDD que "les tendances actuelles de l’hôtellerie ne sont ni alarmantes ni enthousiasmantes".
"Un problème structurel de recrutement"
Thierry Marx a également insisté sur l’importance de préserver l’apprentissage, rappelant que le secteur est confronté "structurellement à des difficultés de recrutement".
Interrogé sur la convention signée par l’Umih des Pyrénées-Orientales pour encourager l’emploi des réfugiés, il a affirmé que l’Umih ne recrute pas en fonction du statut de réfugié ou d’immigré, mais pour répondre aux besoins des entreprises. "Nous proposons des solutions métiers, et en toute légalité", a-t-il précisé.
Il a également évoqué le projet de l’Umih de créer une plateforme de réservation hôtelière française, voire européenne, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de plateformes comme Booking.com, qui prélèvent "entre 17 et 20 %" du chiffre d’affaires des professionnels. "Nous avançons sérieusement depuis deux ans", a-t-il affirmé, avec l’objectif de finaliser ce projet dans les deux prochaines années. Ces plateformes sont "des géants, mais même un moustique peut empêcher un géant de dormir", a-t-il ironisé.
Concernant le vide législatif qui empêchera dès le 1er janvier les supermarchés d’accepter les titres-restaurants pour des achats alimentaires, M. Marx a plaidé pour des contrôles et pour la création d’un "titre alimentation" distinct.
Enfin, il a évoqué l’envoi de "dix containers" d’eau à Mayotte pour soutenir la population touchée par le cyclone Chido, avec un projet d’envoyer dix autres. Chaque container représente 200.000 litres d’eau, a-t-il précisé au JDD