Le Maralpin Eric Ciotti remporte, avec 53,7% des voix, l'élection à la présidence des Républicains. Il devra rassembler sa famille politique et lui trouver une boussole, entre extrême droite et macronisme.
Les faits
Les observateurs s'accordent pour dire que le score n'est pas magistral, même si le Niçois remporte nettement la course face à Bruno Retailleau. Ses soutiens espéraient un succès dès le premier tour.
Son parcours, depuis plusieurs mois, aura été bien plus dynamique que celui de son adversaire, qui a fait une campagne… de sénateur.
69,75% des militants encartés se sont exprimés ce dimanche 11 décembre.
Celui qui était brocardé comme l'éternel second, jamais ministre, aura poursuivi sa trajectoire, de sa percée lors du congrès présidentiel des LR l'an passé, jusqu'à cette victoire.
Opposé au président de la République Emmanuel Macron, Eric Ciotti refuse toute alliance avec l'exécutif, tout en ne refusant pas de voter certains futurs textes.
Le parti, fatigué, ne compte plus que 63 députés à l'Assemblée nationale contre 112 sous la précédente législature. Différents sondages montrent que les militants ne savent plus à quel saint se vouer : faut-il continuer la stratégie du cavalier seul ? Se rapprocher de Marine Le Pen et Eric Zemmour ? Passer un accord avec le gouvernement ? Il reste cependant solidement ancré dans les territoires.
Ciotti propose l'organisation d'un congrès pour repartir de bases plus solides, et une réforme interne visant à supprimer les primaires, espérant faire de Laurent Wauquiez un candidat naturel.
Le défi de l'union
Sa ligne dure, très ferme sur le régalien, va-t-elle réellement s'imposer à tous dans le parti ? "Nous allons redresser la droite": Ciotti a appelé à "l'unité" après la proclamation des résultats.
Déjà, les autres camps fourbissent leurs armes. Stéphane Séjourné, le numéro un du parti présidentiel, estime dans Le Parisien ce soir que le député du 06 "va dissoudre la droite dans l’extrême droite" et propose à ses critiques de rejoindre la Macronie.
Dans son propre camp, Bruno Retailleau avait fait part le 8 décembre d'une "suspicion sur la fiabilité de notre système de votation interne", après la publication d'une enquête de Libération sur d'étonnantes pratiques supposément en vigueur dans le fief ciottiste des Alpes-Maritimes.
Où seront les Maralpins demain ?
Le nouveau patron des Républicains accumule pour autant les poids lourds parmi ses soutiens : Christian Jacob, François Baroin, Laurent Wauquiez ou encore Rachida Dati.
Dans les Alpes-Maritimes, on trouve le député Eric Pauget, Christelle d'Intorni, la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp.
On dit que Michèle Tabarot pourrait prendre la tête de la CNI, la stratégique commission d'investiture du parti.
Ciotti va aussi nommer son "gouvernement fantôme", avec des personnalités chargées de s'opposer à des ministres bien identifiés.