Décriés par les riverains ou entachés de préjugés, les bars PMU souffrent parfois d'une mauvaise réputation. Pourtant, ils restent des lieux de vie prisés dans les quartiers : c'est le cas pour le "Pégase" du 22, rue de France, qui a décidé d'innover pour se réinventer.
"Ici, c'est café et verre d'eau, à la méditerranéenne" nous confie dans un sourire Ahmed Touil, gérant du bar PMU Pégase depuis deux ans. "Quand je l'ai repris, j'ai voulu apporter de la convivialité, qui est la base des PMU, en proposant un bar sans alcool. Pour éviter que les gens perdent pied en mêlant cela et les jeux. Ça pouvait entraîner des débordements…"
Ahmed Touil admet que cette décision radicale lui fait "perdre un certain chiffre d'affaires", mais il estime que ce tournant majeur ne lui a pas fait perdre de clientèle. Bien au contraire.
"Au départ, tous les riverains étaient contre moi, ils ne voulaient pas que j'ouvre. C'était malfamé. Maintenant, je peux vous dire qu'ils sont ravis. Le PMU, ce n'est pas qu'un 'bar à Ricard'."
"On draine une clientèle cosmopolite, du sans-abri au banquier, à l'avocat, en passant par le fonctionnaire. Ils viennent, ils font leurs papiers, ils boivent un café en terrasse et repartent. C'est une belle enseigne, avec du lien social, qui n'est pas destinée aux racailles ou aux voleurs, comme certaines personnes ont tendance à le penser."
Une idée novatrice à même de relancer ces établissements, qui ont beaucoup souffert ces dernières années de l'essor des jeux en ligne. "Cela a tout changé. Le jeu s'est individualisé" regrette le gérant. "Avant, avec les journaux, on demandait aux autres : 'Qu'est-ce que tu vois comme cheval ?'. Les gens échangeaient, combinaient ensemble. On venait le dimanche bien habillé, en famille. Mais tout cela s'est numérisé maintenant."
"On arrive encore à créer une bonne ambiance. Nos clients sont fidèles et aiment ce contact et cette proximité. À nous, les professionnels du secteur, de nous réinventer constamment pour entretenir cette passion."
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