Après une année difficile, 91.1% des candidats sont admis avant rattrapage dans l'Académie de Nice, qui couvre les Alpes-Maritimes et le Var. Mais avec la crise sanitaire, la suppression d’épreuves, le contrôle continu omniprésent, comment a été vécu le "Bac Blanquer" par les étudiants niçois ?
"Comme une lettre à la poste" plaisantent Louise, Keyvan et Marine, à la vue des résultats. Ce matin, face au tableau, pas de stress, mais le soulagement d'avoir fini leur année d'étude pour ces trois bacheliers du lycée Masséna (Nice centre) : "C’est vrai qu'on en avait marre, on n'avait pas vraiment l'impression d'être en cours…" expliquent-ils. Comme l’année dernière, ils ont passé des épreuves adaptées à la situation sanitaire.
Pour ce Bac édition Covid, tous les examens finaux du tronc commun et de spécialité ont été annulés. Une plus grande part a été attribuée au contrôle continu qui représente 82% de la note. Seule épreuve finale : la philosophie et le grand oral, complétant les 18% restant.
Autant dire que ces deux épreuves avaient peu de valeur aux yeux des bacheliers cette année, comme le confirme Elora, élève au lycée Saint-Joseph : "Cette année, on s’en moquait. De toute façon, c’était la meilleure note entre celles du contrôle continu et celle de l’épreuve qui est comptabilisé". Alors, comme beaucoup, elle ne s’est pas réellement investie. La jeune fille explique que l'enjeu était plus de gagner des points "pour avoir une meilleure mention".
Marc* enseigne l'histoire-géographie dans le même établissement. Il explique que plusieurs de ses collègues profs de philosophie “sont décontenancés, ils ont eu des copies médiocres et bâclées".
"Génération test"
S'il est clair que la formule 2021 reste inédite, les réformes engagées par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, vont dans le sens d'une restructuration du diplôme. Dès l'année prochaine, le contrôle continu devrait être moins présent, représentant cette fois 40% de la note finale.
En attendant, l'épreuve du "grand oral" aura besoin d'une organisation solide. Cette année, elle a connu de nombreux dysfonctionnements, entre les professeurs qui ont refusé de se déplacer pour protester, les horaires faussés et une préparation plutôt erratique. Marc confirme : "On a vraiment eu du mal à correctement préparer tout le monde !"
Fatalement, Marine dresse un constat très mitigé de ses années lycée : "On est un peu une génération sacrifiée et test, mais au moins on l'a…"
Pour de nombreux étudiants, s'ouvre alors une nouvelle étape : celle des études supérieures et des inscriptions sur Parcoursup. Quant à ceux qui n'ont pas été admis au premier coup, les rattrapages auront lieu du 7 au 9 juillet.
Résultats
20.468 candidats étaient présents à la session de juin du bac dans notre Académie :
- 58% en série générale
- 18,5% en série technologique
- 23,5% en série pro
18.649 lycéens sont reçus à l’issue du 1er groupe, soit 91,1% des candidats. Le taux de réussite global pour le seul département des Alpes-Maritimes est de 91,0%.
973 candidats devront se présenter au second groupe mercredi, jeudi et vendredi (4,8%).
294 candidats au bac général (170 dans les Alpes-Maritimes et 124 dans le Var), 4 candidats au baccalauréat technologique (2 A-M, 2 Var) soit 298 candidats ont décroché la mention "Très bien avec félicitations du jury". 1.505 candidats au bac général (861 A-M, 644 Var), 115 au bac technologique (71 A-M, 44 Var) et 228 au baccalauréat professionnel (114 A-M, 114 Var) soit 1.848 candidats ont décroché la mention "Très bien".
Luna Toto-Brocchi avec Océane Julliot