"Le boss" s'est éteint ce dimanche 3 octobre, à 78 ans, emporté par un cancer. À Nice, il avait été le parrain d'une promotion d'étudiants en médecine. En 2014, il avait aussi contribué à "sauver" Nice-Matin.
Bernard Tapie et Nice - L'heure est aux hommages et aux rétrospectives. BFMTV rediffuse ce dimanche la dernière interview de "Nanard" diffusée sur la chaîne info, en janvier 2020.
Au cours de cet entretien, il revenait sur son choix de parler du mal qui le rongeait : "Je suis allé à l'hôpital comme tout le monde. Et je me suis assis au milieu des autres patients, qui n'avaient pas le choix d'être là mais qui se demandaient s'ils ne seraient pas mieux soignés ailleurs (dans le privé, NDLR). Et quand ils m'ont vu, ils ont compris que les meilleurs professeurs, que vous le vouliez ou non, vous les trouvez à l'assistance publique."
Avant d'ajouter :"ils ont compris qu'ils étaient au meilleur endroit pour être soignés. Là, je me suis dit 'merde, il y a un rôle à jouer'. On dit encore trop peu les choses. Par exemple, on parle encore, à mots couverts, de 'longue maladie' et pas de cancer, quand on a le crabe."
Une bataille pour les patients et contre le cancer que les enfants de ce géant français comptent bien reprendre.
"Son combat ne s’arrête pas là contre cette saloperie, qui endeuille trop de familles" a ainsi tweeté Stéphane Tapie.
En 2018, le professeur Patrick Baqué avait proposé à Bernard Tapie d'être le parrain d'une promotion d'étudiants en médecine à Nice.
"Le message principal que je souhaite transmettre aux étudiants, c’est qu’il ne faut jamais juger un malade, ni en bien ni en mal, au risque de perturber la décision médicale et la prise en charge, avait-il justifié. C’est dans le serment d’Hippocrate. Bernard Tapie, certains l’adulent, le considèrent comme un héros, d’autres comme un escroc. Dans tous les cas, on doit le soigner comme n’importe quel patient."
Parmi les autres raisons qui avaient expliqué son choix, le Pr. Baqué avançait "le concept de patient enseignant : qui connaît mieux sa maladie qu’une personne qui vit avec ?"
Homme de médias, "le boss" avait également filé un coup de main décisif au quotidien régional à un moment particulièrement compliqué : "Il avait contribué au rachat par les salariés de Nice-Matin en pleine tourmente, en 2014, en accordant un prêt décisif. On ne l’oublie pas" notait le journaliste Christophe Cirone dans la journée sur les réseaux sociaux.
Christian Estrosi perd "un ami"
Le maire de Nice a rendu hommage à Bernard Tapie : "Bouleversé par la disparition de mon ami Bernard Tapie. Il était pour moi un exemple de dépassement de soi. Au travers de cette force incroyable, il nous aura donné, à tous, une extraordinaire leçon de vie malgré l'acharnement qu'il a subi de toute part. Un véritable phénix."
"Il y avait du génie en Bernard Tapie, capable d'embrasser, avec succès, toutes les carrières et une faculté d'entrainement qui fait la marque des grands hommes. Mes plus sincères condoléances à Stéphane, Nathalie, Sophie, Laurent, à sa famille et à tous ceux qui l'aimaient."