Trois actifs sur cinq en France ne sont pas autonomes face aux outils numériques dans leur travail. Ce constat, révélé par la toute première étude de l’Observatoire Pix, met en lumière des lacunes préoccupantes en matière de compétences digitales. Alors que les métiers se transforment rapidement, ces fragilités freinent l’efficacité des organisations et accentuent les inégalités. À Nice comme ailleurs, la formation continue apparaît désormais comme un levier crucial pour accompagner les salariés dans leur montée en compétences.
Des lacunes numériques qui freinent les entreprises
Selon l’Observatoire Pix, seulement 40 % des actifs disposent d’un niveau d’autonomie suffisant pour utiliser les outils numériques dans un cadre professionnel. Autrement dit, six personnes en emploi sur dix ne savent pas manipuler correctement un tableur, organiser leur agenda en ligne ou utiliser des plateformes collaboratives. Des gestes pourtant devenus quotidiens dans la majorité des structures.
Dans ce contexte, l’intégration d’outils comme, https://factorial.fr/, un logiciel gestion entreprise, permet de centraliser des tâches essentielles : ressources humaines, paie, planning ou encore suivi de projet. Mais sans une maîtrise minimale de ces outils, leur potentiel est largement sous-exploité. C’est là que se joue l’enjeu de la formation continue.
Ces lacunes ne concernent pas uniquement les postes les moins qualifiés. Même chez les cadres, souvent en première ligne de la transformation digitale, la moitié seulement atteint un niveau d’autonomie satisfaisant. Plus inquiétant encore : 80 % d’entre eux ne savent pas analyser la fiabilité d’une source en ligne, et un sur trois ignore comment reconnaître un mail frauduleux (phishing).
Chez les ouvriers, la situation est encore plus délicate : seul 1 sur 4 est autonome dans ses usages numériques. 39 % d’entre eux déclarent ne pas savoir télécharger un document en ligne, comme une fiche de paie ou une attestation. Ce manque de maîtrise creuse les écarts et rend la transformation numérique des entreprises inégalement accessible.
Un fossé numérique selon l’âge, le diplôme et le métier
Les écarts sont marqués selon les profils. Les jeunes (15-34 ans) sont perçus comme « natifs du numérique », mais la réalité est plus nuancée. Certes, un jeune sur deux atteint l’autonomie numérique, mais 51 % ne savent pas calculer une moyenne dans un tableur, une compétence pourtant de base en bureautique. Le numérique « personnel » ne suffit donc pas à garantir une aisance professionnelle.
Chez les plus de 55 ans, le constat est encore plus préoccupant. Deux seniors en emploi sur cinq sont en grande difficulté, notamment pour utiliser les outils de visioconférence, essentiels dans les organisations hybrides. 70 % ne les maîtrisent pas, ce qui accentue leur risque d’isolement ou de décrochage.
Le niveau d’études joue également un rôle central : moins d’un tiers des actifs titulaires du bac ou d’un diplôme inférieur sont autonomes numériquement. À l’inverse, chez les titulaires d’un master ou plus, trois sur cinq atteignent cette autonomie. Mais même dans cette catégorie, 77 % ne savent pas évaluer la fiabilité d’un article en ligne, ce qui pose la question de la vulnérabilité face à la désinformation.

Cybersécurité, RGPD, numérique responsable : des compétences à renforcer
Au-delà des outils du quotidien, l’étude Pix révèle une méconnaissance généralisée sur des sujets cruciaux. Une personne sur deux ne sait pas identifier une tentative de phishing. Deux sur trois ignorent leurs droits en matière de protection des données personnelles (RGPD). Et trois sur quatre ne maîtrisent pas les ordres de grandeur liés à l’impact environnemental du numérique, pourtant essentiel dans une optique de numérique responsable.
Ce déficit de culture numérique peut avoir des conséquences directes sur la productivité, la sécurité des systèmes d’information et l’image des entreprises. Dans un contexte où la cybersécurité devient un enjeu majeur, ces lacunes doivent alerter.
85 % des actifs veulent se former : une opportunité à saisir
Bonne nouvelle cependant : plus de 85 % des actifs interrogés expriment le désir de renforcer leurs compétences numériques. Ce besoin est partagé, quel que soit l’âge, le métier ou le niveau d’études. Il souligne la nécessité de mettre en place des dispositifs de formation concrets et accessibles, y compris dans les TPE/PME qui n’ont pas toujours les ressources pour structurer des plans de formation ambitieux.
Sur le territoire niçois, plusieurs structures commencent à répondre à ce besoin, comme le campus régional du numérique ou les programmes de montée en compétences proposés par la Maison de l’emploi de Nice Côte d’Azur. Des initiatives qui visent à accompagner les salariés dans la maîtrise des outils, mais aussi dans l’adoption de bonnes pratiques.
Former pour mieux transformer : un enjeu local, une urgence nationale
La transformation numérique touche tous les secteurs. À Nice, de nombreuses PME cherchent à intégrer des outils numériques dans leur fonctionnement quotidien. Mais sans accompagnement, ces démarches restent souvent incomplètes.
La montée en compétences numériques n’est pas un luxe : c’est une nécessité sociale et économique. Elle conditionne l’employabilité des individus, la compétitivité des entreprises et la résilience des territoires. À l’échelle locale, les collectivités, les organismes de formation et les entreprises ont un rôle à jouer pour co-construire une culture numérique inclusive.



