INTERVIEW - Depuis l'assouplissement des règles sanitaires, les indicateurs Covid repartent à la hausse.
Dans les Alpes-Maritimes, l'incidence a de nouveau dépassé la barre des 1.000 cas pour 100.000 habitants avec 1.288 cas enregistrés en moyenne au 2 avril. Une hausse de 10% par rapport à la semaine précédente.
Notre département se maintient sous de la moyenne nationale, située à 1.435 cas en moyenne.
Le professeur Michel Carlès, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Nice fait un point complet sur la situation.
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1. Quel bilan peut-on faire aujourd'hui sur l'évolution des contaminations ?
Elles sont en hausse depuis quelques semaines, notamment à cause du variant Omicron, mais on remarque qu'un plateau commence à se dessiner.
Globalement, c'est délicat de parler d'une "6ème vague". On peut employer ce terme avec la circulation plus active du virus, mais pas du côté de la situation dans les hôpitaux.
Cette recrudescence épidémique ne donne pas de formes cliniques aussi sévères qu'au cours des précédentes vagues.
"Aujourd'hui, le Covid devient une pathologie quasiment bénigne vu le niveau d’immunité générale actuel"
Dr. Michel Carlès, chef du service des maladies infectieuses au CHU
2. Y a-t-il du monde à l'hôpital ?
La réactivation de la circulation virale est indéniable, mais on a encore la confusion entre les patients Covid et les PCR+
Quand on fait un test PCR, on va trouver des patients positifs qui font un "Covid maladie", essentiellement une sévère pneumonie, et ceux qui vont soit ne pas développer de maladie, soit développer une maladie autre.
Du côté des pneumonies Covid, on a peu de patients. Ce sont généralement des personnes âgées avec des formes peu sévères.
"Contrairement aux précédentes vagues, on n'a quasiment pas effectué de transferts en réanimation depuis un mois"
Dr. Michel Carlès, chef du service des maladies infectieuses au CHU
3. Où en est-on de la vaccination ?
L'activité est moins intense puisque beaucoup ont été vaccinés. On essaie tout de même d'inciter les plus âgés à effectuer leur rappel puisque ce sont les plus fragiles. Les nouveaux vaccins vont notamment renforcer la protection face à Omicron.
On se centre aussi sur la prise en charge des patients immunodéprimés.
D'une manière générale, la couverture est assez élevée, même si elle pourrait l'être un peu plus. Mais comme on le sait, une partie de la population reste réfractaire à la vaccination.
4. Sait-on où nous en serons cet été ?
La pandémie nous a appris l'imprévisibilité du virus. Beaucoup de confrères ont fait des prédictions qui se sont avérées partiellement ou totalement fausses. Malgré ces deux ans de pandémie, il est encore difficile de prévoir.
Ce qu'il faut, c'est avoir des outils de veille sanitaire qui nous permettent de voir apparaître d'éventuels nouveaux variants pour évaluer leur niveau de contagiosité.
Pour le moment, il ne semble pas y avoir de nouvelle souche plus virulente.
5. Bientôt les vacances de Pâques, est-ce qu'il y a un risque ?
Même s'il y a un relâchement évident, on constate que beaucoup de personnes ont conscience que la circulation virale persiste. Ils sont un certain nombre à porter le masque malgré la non-obligation.
Je suis pas sûr que les vacances changent grandement les choses. Les comportements des individus vont rester sensiblement identiques. Certains font attention, d'autres non.
On conseille tout de même de maintenir certaines mesures comme la distanciation sociale ou le lavage des mains. Dans les fortes concentrations de personnes, les gestes barrières restent un bon moyen de lutter contre la propagation du virus.