Nice célèbre la mer cette année, avec l’ouverture de son célèbre carnaval placé sous le signe de Neptune. Point d’orgue de cette « année de la mer », la ville accueillera en juin le troisième Sommet des Nations Unies pour l’océan.
Dès samedi, un roi inspiré du dieu des mers et une reine aux allures de sirène prendront place au cœur du centre-ville, où les festivités du carnaval, entre défilés grandioses et batailles de fleurs, séduisent chaque année plus de 200 000 spectateurs.
Derrière eux, les chars rendront hommage au monde marin sous toutes ses formes, en convoquant aussi bien Bob l’éponge que les Na’vi d’Avatar, le Commandant Cousteau ou encore le militant écologiste Paul Watson. Une œuvre de l’artiste niçois Sylvian The Fish Man, connu pour ses créations à partir de déchets marins, viendra compléter ce cortège foisonnant.
Mais au-delà du carnaval, c’est toute la ville qui plonge dans un hommage à la mer.
Repoussée d’un an pour s’accorder à l’événement, la Biennale des arts se déploiera de mai à octobre à travers un parcours urbain jalonné d’œuvres et une dizaine d’expositions. Parmi elles, une rétrospective sur les liens historiques entre Nice et la mer, depuis la préhistoire, ainsi qu’une immersion dans la fascination exercée par la Méditerranée sur Henri Matisse.
En parallèle, l’« Université de l’océan » réunira scientifiques, artistes et penseurs autour de plus d’une centaine de conférences et rencontres, explorant les enjeux soulevés par le sommet onusien à travers un dialogue interdisciplinaire.
L’objectif est double : proposer une compréhension rationnelle des défis liés aux océans tout en célébrant leur beauté, leur puissance et les mythes qui les entourent.
Le temps fort viendra en juin, lorsque Nice accueillera le sommet de l’ONU, réunissant des dizaines de chefs d’État entre le 9 et le 13 juin.
En amont, un congrès scientifique sur l’océan (3-6 juin) et un sommet des responsables de villes et régions côtières (7 juin) poseront les bases des discussions, tandis que Monaco accueillera un forum consacré à « l’économie bleue » (7-8 juin).
Parallèlement, la société civile et les ONG environnementales animeront le palais des expositions à travers des pavillons thématiques, performances et débats.
Un autre moment fort se profile avec l’arrivée, début juin, d’une « armada des Nations Unies » : un rassemblement de navires allant des bateaux de recherche océanographique aux voiliers-écoles en passant par des bâtiments historiques du monde entier.
L’Opéra de Nice s’associe également à cette célébration en commandant au compositeur Yann Robin un « Hymne à l’océan », dont la première sera donnée le 7 juin. Le lendemain, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, une grande parade et un spectacle en bord de mer viendront marquer les esprits à la veille de l’ouverture du sommet.
Le Théâtre national de Nice (TNN) s’inscrit lui aussi dans cette dynamique en inaugurant son Festival de tragédies avec une adaptation du Vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway et en dédiant son projet « Lettres à… » aux océans.
Chaque année, des collégiens et lycéens rédigent une lettre qu’ils interprètent ensuite sur scène avec l’aide de comédiens du TNN. Début mai, 500 adolescents se relaieront dans un parc pour lire leur « Lettre à mon océan ».
Un exercice parfois difficile, admet le comédien et metteur en scène Hervé Van der Meulen, responsable du projet : « Ils écrivent souvent la même chose, surtout si ChatGPT s’en mêle ». Mais c’est aussi l’occasion de les amener à réfléchir à leur relation avec cette mer qu’ils côtoient au quotidien et dont ils ont peut-être fini par oublier la beauté.
(Avec AFP)