Le maire sans étiquette de Lecci, dans le sud de la Corse, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Bastia à cinq mois de prison avec sursis et à 5.000 euros d’amende pour « prise illégale d’intérêt », après avoir accordé des permis de construire à des sociétés appartenant à ses fils, a indiqué le procureur.
Selon le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, « plusieurs dénonciations anonymes puis un signalement des services de la préfecture de Corse-du-Sud » avaient conduit, au début de l’année 2023, à l’ouverture d’une enquête préliminaire visant à vérifier les conditions de réalisation de divers projets immobiliers sur le territoire de Lecci, commune située près de Porto-Vecchio.
L’enquête, menée par la section de recherches de la gendarmerie de Corse, a mis en évidence qu’entre 2014 et 2022, six permis d’aménager et près d’une cinquantaine de permis de construire avaient été délivrés par le maire, Don Georges Gianni, au bénéfice de sociétés gérées ou détenues par ses fils Matthieu et Nicolas Gianni, précise encore le magistrat.
Une condamnation pour prise illégale d’intérêt sans inéligibilité
Entendu dans le cadre de cette affaire, le maire de Lecci, également président du Syndicat de valorisation des déchets de la Corse (Syvadec), « reconnaissait la matérialité des faits qui lui étaient reprochés, qualifiés de prise illégale d’intérêt par une personne dépositaire d’un mandat électif » et acceptait « un jugement sur reconnaissance préalable de culpabilité », indique le procureur.
À l’issue de sa comparution mercredi, le tribunal correctionnel de Bastia l’a condamné à « cinq mois d’emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d’amende » pour prise illégale d’intérêt. M. Navarre a précisé que « cette condamnation n’est pas assortie du prononcé d’une peine d’inéligibilité », compte tenu des mesures prises par la commune après la révélation des faits pour éviter la répétition d’infractions similaires.
Avec AFP


