Cela bouscule la campagne : le dirigeant du parti de la droite républicaine appelle à un accord électoral avec la formation de Marine Le Pen, à quelques jours des élections législatives anticipées.
- Mise à jour : invité du JT de 13h de TF1 ce mardi, le président des Républicains Eric Ciotti a confirmé cette volonté d'alliance avec le Rassemblement national. "Nous nous sommes parlés avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. L'enjeu, c'est que l'on ait encore un groupe puissant à l'Assemblée". Aujourd'hui, LR "est trop faible pour s'opposer aux deux blocs qui sont les plus dangereux" a-t-il déclaré. Plusieurs cadres de son parti appellent à son départ, notamment Olivier Marleix, le patron des députés LR. Le maire de Nice, Christian Estrosi, soutien d'Emmanuel Macron, dénonce "une trahison". Eric Ciotti se dit soutenu par "des dizaines d'élus".
Les choses s'accélèrent, au coeur de cette campagne législative éclair. Alors que lundi soir les partis de gauche - PS, écologistes, PCF, Insoumis…- annonçaient avoir passé une étape décisive pour recréer un "Front populaire", c'est la droite qui pourrait franchir un pas. Plusieurs médias proches des Républicains évoquent une annonce imminente du président du parti, Eric Ciotti.
Au 20-Heures de ce soir - ce sera finalement le 13-Heures de TF1 - il pourrait annoncer avoir trouvé un accord avec la formation de Marine Le Pen, en vue des 30 juin et 7 juillet prochains.
Pour ces législatives anticipées, les Républicains pourraient obtenir une centaine de circonscriptions, notamment en faveur des sortants, où le RN ne présenterait personne. L'hypothèse d'un Jordan Bardella à Matignon au début de l'été gagnerait sérieusement en crédibilité.
Sur X (ex-Twitter), Eric Ciotti accusait ce matin la gauche de se déshonorer, en ayant pactisé avec la France insoumise, accusée d'antisémitisme. Un argument qu'il pourrait saisir pour justifier de franchir le Rubicon avec le RN.
En interne, cette probable décision - qui divise beaucoup - est aussi expliquée par la situation de la première circonscription des Alpes-Maritimes, dans laquelle le président des LR va remettre son mandat de député en jeu.
En 2022, Reconquête n'avait pas investi de candidat, et le RN n'avait presque pas fait campagne. S'il en était autrement cette fois-ci, la victoire d'Eric Ciotti, capitale pour sa survie politique, serait peut-être compromise, malgré sa forte implantation locale.
Il ne s'agit là que de rumeurs, que l'état-major des Républicains laisse prospérer. Le président de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier (Renaissance) a déjà fait part de sa réaction.
"De Gaulle, Pompidou, Chirac : nos aînés, mes maîtres, nos mentors doivent se retourner dans leur tombe ! La France libre bafouée , la croix de Lorraine humiliée ! Où est passé la famille politique que j’ai tant aimée et servie, dont j’ai porté l’étendard avec fierté et honneur ? Je demande solennellement aux responsables des Républicains de ne pas laisser faire cette infamie". Réponse ce soir ?