Le député de Nice-Centre défend l'idée d'une opposition constructive, mais "sans concession", notamment sur l'immigration et le trafic de drogue.
C'est un coup de téléphone qui fait beaucoup parler. Le 22 août, Emmanuel Macron conversait deux heures durant sur les grands sujets de l'actualité avec le président des Républicains, Eric Ciotti.
Un échange dont la teneur a été habillement communiquée aux médias, puisqu'elle arrange les deux protagistes : le chef de l'Etat envoie des messages à la droite dont il aura besoin pour faire passer ses réformes au Parlement ; Eric Ciotti montre aux siens quel rôle pivot il leur a trouvé.
Pas question pour autant de laisser croire que la maison LR se transformerait en voiture-balai de la Macronie. Alors oui, les Républicains seront bien présents, autour de la table ronde des partis réunis le 30 août prochain.
"Je m’y rendrai, fort de nos valeurs, car nous sommes toujours prêts à débattre de l’intérêt supérieur du pays" a expliqué Eric Ciotti à la tribune de sa rentrée politique, dimanche 27 août au Cannet. "Nous sommes dans l’opposition ! Mais une opposition qui se veut toujours utile au pays".
Ça, c'était pour le côté constructif. Mais, a-t-il averti les militants, il fera aussi le déplacement pour montrer les muscles.
"Les Français veulent des actes"
"Je m’y rendrai surtout pour dire à M. Macron que la palabre a trop duré ! Pour dire que nous ne jouerons pas les premiers violons de la symphonie de l’immobilisme".
"Je m’y rendrai pour lui dire : assez des réponses à court terme. Assez des petites combinaisons. Assez des plans de communication. Je m’y rendrai pour lui dire que les Français veulent des actes (…)". "Pour lui demander la fin du 'en même temps'" sur, égrène-t-il, la laïcité républicaine, la dette, l'école…
Le patron de la droite entend aussi mettre à l'ordre du jour élyséen ses "propositions concrètes : si vous voulez que les choses avancent, elles sont ici, elles sont prêtes !"
Le chef de l'Etat et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin ont déjà, ces dernières semaines, envoyé des signaux positifs aux Républicains quant aux futures réformes de l'immigration, de la lutte contre la délinquance et le narcotrafic. La rentrée devra faire la lumière sur la réalité de leurs convergences.