Les partisans du "droit à mourir dans la dignité" ont pu comprendre, entre les lignes, qu'ils peuvent compter sur un soutien d'importance au gouvernement. Invité sur RTL le 14 février dernier, deux jours après la légalisation de "la mort médicalement assistée" au Portugal, Éric Dupond-Moretti s'est dit "très touché et très sensible à cette question". Avec l'intention d'avancer franchement sur le sujet ? Pas si vite. "Il faudra y revenir le moment venu" a tempéré le ministre de la Justice. Mais la porte est ouverte.
Le président du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, a réclamé une réunion avec le Premier ministre, Jean Castex, pour "connaître la position du gouvernement" sur le droit à mourir dans la dignité, a-t-on appris dans le "Journal du dimanche" ce 28 février. Une initative qui intervient alors que Jean-Louis Touraine travaille sur une "aide médicalisée active à mourir", soutenue par 139 de ses collègues macronistes, sur 269.
En attendant, c'est Marine Brenier qui s'active pour la conquête de ce droit, avec une motivation et un charisme incontestables. Après la présentation dans les médias de sa proposition de loi, c'est en Belgique, pays à la pointe sur le sujet, qu'elle est allée en voyage parlementaire. Elle en est revenue plus décidée que jamais, alors 96% des Français partagent son opinion.
Les Pays-Bas (2001), la Belgique (2002) et le Luxembourg (2019) ont déjà légalisé l'euthanasie. Les choses ont également avancé au Portugal, et chez nos voisins espagnols ces dernières semaines.
En France, Emmanuel Macron n'a jamais réellement pris d'engagement précis. Mais il a déjà glissé, sans grand mystère : "Moi, je souhaite choisir ma fin de vie".