18 millions : c'est le nombre impressionnant de passagers que l'aéroport de Nice espère attirer chaque année grâce à ses travaux d’extension. Un projet qui n'est pas du goût de tous, surtout à l'heure où l'on ne cesse d’alerter sur l’impact néfaste du trafic aérien sur l’environnement…
La justice examine ce lundi 19 septembre le recours déposé contre l’extension de l'aéroport par des associations écolos, telles que Nature Environnement Alpes 06 et FNE06.
25.000 mètres carrés supplémentaires
Selon la Société des Aéroports de la Côte d’Azur (SACA), le nôtre doit impérativement évoluer en accroissant sa capacité d’accueil de voyageurs. Des travaux permettraient d’agrandir les deux bâtiments actuels, en ajoutant un hall d’accueil, six portes d’embarquement, une zone d’enregistrement, une zone de tri des bagages et un poste de contrôle aux frontières. Au total, c’est une superficie de 25.000 mètres carrés supplémentaires qui est envisagée.
3 millions de nouveaux voyageurs pourraient être accueillis chaque année, pour un total de 18 millions environ (ils étaient 14 millions en 2019, avant la crise sanitaire).
Le maire Christian Estrosi, s’est dit tout à fait favorable au projet, rejoignant ainsi l’avis officiel du gouvernement.
En 2019, l’État estimait ainsi que "ne pas développer la capacité d’accueil aéroportuaire serait donner un coup de frein au développement de Nice et de sa région". Mais tous ne sont pas du même avis, notamment le vice-président de la Métropole NCA Richard Chemla, comme nous le rappelions le mois dernier.
"Un des projets les plus climaticides en France"
Pire : le cabinet BL Évolution et l’association Terres de luttes ont publié une étude glaçante en mai dernier, au sujet de l’impact probable de cette extension sur l’environnement, comme nous le développons dans cet article.
Avec une hausse de 50% de la fréquentation d’ici 2030, l’aéroport de Nice dégagerait 28 millions de tonnes équivalent CO2 sur 30 ans… Ce qui en ferait tout bonnement l'un des projets les plus "climaticides" en France. "Cette extension qui vise à accueillir toujours plus de touristes est une aberration, alors qu'il faudrait davantage miser sur le ferroviaire", estime Laurent Parzy, président de FNE06.
Un avis que ne partage pas le directeur de l'aéroport de Nice Franck Goldnadel, qui souligne les efforts entrepris pour réduire les émissions de CO2 depuis dix ans. "Les prévisions de trafic montrent que les azuréens vont plus voyager et qu'il y aura plus de touristes" plaide-t-il.
La décision du tribunal administratif de Marseille sera annoncée ce lundi.