Le "magazine d'information" lancé par la mairie de Nice dénoncé par Éric Ciotti

D'après les infor­ma­tions de Nice-​Presse, le député des Alpes-​Maritimes va déposer un signa­lement contre le service commu­ni­cation de la Ville de Nice.

Un "média" est apparu à la fin de l'été. Rapidement promu sur les écrans publi­ci­taires de la Ville, sur ses réseaux sociaux, par les élus… Depuis maintenant trois mois, Info Nice traite l'actu locale avec une demi-​douzaine d'articles par jour.

Un nouveau journal ? Pas tout à fait. Cela a fait tousser quelques rédac­tions niçoises : le site d'info, même si le lecteur occasionnel ne s'en rendra pas forcément compte, est direc­tement édité par le service commu­ni­cation de la mairie et de la Métropole. 

D'ailleurs ses textes sont sans contra­dic­toire : sur les diffé­rentes décisions, point d'opposition : seul le point de vue de la munici­palité est mentionné. L'inverse des pratiques des vraies rédactions.

Les sujets ne sont pas signés, mais ils sont bien rédigés par les agents de la collec­tivité. Bien d'autres communes proposent des supports similaires, généra­lement sous forme de magazine papier, parfois, comme ici, avec un site web d'info en continu. 

La munici­palité socia­liste de Villeurbanne, par exemple, a le sien, Viva, depuis un moment déjà.

Rien de bien nouveau sous le soleil, donc. Mis à part le ton de l'un des derniers posts publiés la semaine dernière.

Dans "Le ministre de l’Intérieur lance officiel­lement le chantier de l’Hôtel des polices", le 9 décembre, c'est le député du coin qui reçoit quelques cartouches.

Un paragraphe entier, dont l'auteur est un ancien respon­sable éditorial de Nice-​Matin qui travaille aujourd'hui dans les services de Christian Estrosi, est ainsi titré "Les contre-​vérités d'Eric Ciotti".

Pas de grande révélation parmi les chiffres ici vérifiés, puisque Nice-​Presse l'avait déjà fait une semaine auparavant.

Pour le reste, le ton de l'article ne donne pas dans la nuance. Le nouveau patron de la droite est surnommé le "dépité" du 06, dont les "prédic­tions sont aléatoires" et qui en serait au stade "du dernier baroud d’honneur". La "première pierre du futur commis­sariat Saint-​Roch pourrait d'ailleurs être jetée dans son jardin".

Ciotti "stupéfait"

Le fameux article a été très, très mal pris par l'intéressé.

D'après son entourage, Éric Ciotti "est stupéfait qu'un site administré par une mairie et payé par nos impôts se permette d'exposer des opinions politiques".

Conséquence de quoi, l'élu LR va "effectuer un signa­lement officiel auprès du préfet Bernard Gonzalez sur l'utilisation de l'argent public pour ce site internet".

Le président des Républicains entend ainsi "rappeler que les adminis­tra­tions publiques des collec­ti­vités ont l'obligation d'être justes et impartiales".

Et de s'interroger : "pourquoi Christian Estrosi ressent le besoin de lancer son propre journal alors que nous avons déjà un certain nombre de médias niçois tout à fait indépendants?"

Toujours d'après nos infor­ma­tions, par ailleurs, le Club de la Presse des Alpes-​Maritimes publiera prochai­nement une tribune dénonçant la confusion entre­tenue par Info Nice.

Mise à jour

Eric Ciotti confirme nos infor­ma­tions ce jeudi 15 décembre chez notre parte­naire BFM Nice Côte d'Azur, indiquant qu'il a également adressé un signa­lement auprès de l'ARCOM, l'Autorité de régulation de la commu­ni­cation audio­vi­suelle et numérique.Eric Ciotti confirme nos infor­ma­tions ce jeudi 15 décembre chez notre parte­naire BFM Nice Côte d'Azur, indiquant qu'il a également adressé un signa­lement auprès de l'ARCOM, l'Autorité de régulation de la commu­ni­cation audio­vi­suelle et numérique.

Le 19 décembre, le Club de la presse 06 a publié une tribune signée du coordi­nateur du bureau niçois de RCF Radio :