Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a tiré la sonnette d'alarme jeudi, à l'issue de la présentation du bilan annuel du secteur. Il qualifie 2024 d’année "catastrophique", tout en entrevoyant "des raisons d’espérer pour 2025".
L’activité des promoteurs immobiliers a connu en 2024 son pire exercice "depuis cinquante ans", en particulier en ce qui concerne le nombre de logements réservés, a indiqué Pascal Boulanger à l’AFP.
L’an dernier, le volume des permis de construire délivrés en France a atteint un plancher inédit depuis au moins 2015, avec seulement 330.400 autorisations accordées. Ce chiffre marque un recul de 12,3 % par rapport à 2023, déjà une année morose, et s’inscrit 28 % en dessous du niveau observé avant la crise sanitaire.
"Tout est en chute libre : les autorisations, les permis de construire et les mises en vente", a souligné le président de la FPI. Selon le bilan annuel dévoilé jeudi, moins de 10.000 logements ont été commercialisés au quatrième trimestre 2024, pour un total annuel de 50.589 unités. Cela représente une baisse de 30,6 % par rapport à 2023 et une dégringolade de plus de 50 % comparé à 2022.
Cette crise a des conséquences dramatiques pour la profession, confrontée à une véritable "hécatombe", selon Pascal Boulanger.
"En deux ans, nous sommes passés d’environ 32.000 salariés à moins de 27.000. Depuis quelques mois, des promoteurs entrent en redressement judiciaire, et des fonds investis dans l’immobilier se retrouvent bloqués, faute de ventes", a-t-il détaillé.
Malgré ce constat alarmant, le président de la FPI garde l’espoir que 2025 amorcera une reprise, tant pour les professionnels du secteur que pour l’ensemble du marché du logement. La baisse des taux d’intérêt, la volonté affichée des banques de prêter davantage et, surtout, certaines dispositions favorables dans le projet de loi de finances constituent, selon lui, des motifs d’optimisme.
Toutefois, il reste préoccupé par l’augmentation des besoins en logements, alors même que les permis de construire se raréfient.
"Quand des salariés hésitent à accepter un meilleur emploi de peur de ne pas trouver un logement, nous sommes face à une crise sociétale bien plus grave qu’une simple crise des promoteurs", a conclu Pascal Boulanger.
(Avec AFP)