Attendu pour la fin du mois de mai, Canua Island, un trimaran devant se situer au large de Mandelieu, s’attire les foudres de Renaud Muselier et de la Région pour son impact environnemental.
Une "île flottante" - pas comestible - dans le golfe de La Napoule ? C’est le projet prévu pour fin mai avec cette plateforme de 1.750 mètres carrés qui doit être ancrée au large de Mandelieu.
Un vaste trimaran nomade grâce à ses deux moteurs, mais qui se veut "éco-conçu", avec notamment l’utilisation des matériaux naturels durables et recyclables pour la construction du navire, à savoir du bois pour la super structure, de l’aluminium et de l’acier pour les coques.
"Canua Island", le nom de ce concept pouvant recevoir 350 visiteurs, souhaite s’engager sur une "politique zéro plastique" à usage unique à bord. Autre point promis par les concepteurs, un partenariat avec Black Tenders, un acteur de la navigation côtière. Ce dernier prône le respect des fonds marins avec pour ambition de créer, changer et optimiser les flottes et les équipements afin de rendre les trajets plus durables.
Une suite, un restaurant…
A bord, on pourra y retrouver une suite de 45 mètres carrés servant à accueillir deux personnes, le tout avec un patio privé. Niveau restaurant, le chef Olivier Loize proposera une carte tournée vers les produits frais en circuits courts.
Toujours dans le cadre de ces démarches qui se veulent écoresponsables, l’eau de mer sera désalinisée puis reminéralisée à bord pour la consommation des hôtes. Enfin, le personnel, qui serait formé aux pratiques durables, utilisera des "produits de nettoyage non toxiques et biodégradables".
Pour éviter toute pollution sonore, les créateurs du projet se sont appuyés sur l’aide d’un spécialiste afin de concentrer les sons au niveau de l’île. Des tests avec les riverains sont prévus.
"Le profit, aux dépens de l'environnement"
Mais tout cela suscite le mécontentement de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à travers la voix de son président. "J’apprends avec stupéfaction que le projet Canua Island risque de voir le jour malgré l’opposition massive, ainsi que les impacts nuisibles qu’il comporte" commente Renaud Muselier ce 14 mars.
Lequel dénonce un "projet dénué de bon sens". Concrètement, il s’inquiète de "l’effet sur l’écosystème marin qui sera réel, d’une part à cause des nuisances sonores, mais aussi de la pollution visuelle qu’il engendrera."
Pour le président du conseil régional, la plateforme va "conforter les acteurs économiques à délocaliser le problème d’empreinte foncière en pleine mer, alors que le gouvernement lutte contre l’artificialisation des sols".
Cette initiative ne serait donc pas une bonne nouvelle d’après Renaud Muselier, qui affirme que ce "n’est pas un bon signal que nous donnons à nos concitoyens". Il craint de voir se multiplier "la création de zones artificielles et bétonnisées, cherchant le profit aux dépens de l’environnement…"