Nice : 6 ans que le quartier de Romain Gary a reçu son tramway, voici le verdict des habitants

En 2018, le quartier de Magnan voyait son quotidien boule­versé par l'arrivée du tram. Moins de circu­lation, immense "ruban vert"… Six ans après, ce que les habitants en retiennent.

C'était, pour Romain Gary, son quartier de coeur. Lui qui a, un temps, écumé le Mermonts du 7 boulevard François-​Grosso (ancien­nement Carlone). Magnan a bien évolué depuis, tout en sauve­gardant un sacré patri­moine, avec le Centre Universitaire Méditerranéen de Paul Valéry, le musée des Beaux-​Arts Jules-​Chéret ou encore le Palais de l'Agriculture. Tout un secteur chamboulé par un grand chantier à la fin des années 2010.

En 2019, la ligne 2 de tramway, longue de 11,3 km et reliant l’Aéroport au Port Lympia, était entiè­rement terminée. Mais elle était prête un an plus tôt, en 2018, pour ce qui est du quartier Magnan, avec la mise en place d'un premier tronçon. Nous sommes allés à la rencontre des riverains.

"Je ne vois pas comment on peut faire mieux !"

Alexandre est employé de boulan­gerie au Fournil de Magnan depuis vingt ans. "La période des travaux, c'était vraiment bordé­lique". Mais ça valait le coup ? "Pas du tout. C'était mieux avant, quand c'était à double passage (automobile). C'est le bazar avec ces condi­tions de circu­lation. On a d'ailleurs constaté une baisse de notre chiffre d'affaires, je dirais 20% de moins". 

Jean-​Marc Gudénian est installé dans le quartier depuis une trentaine d'années, d'abord dans l’entreprise familiale de podo-​orthésie et, depuis cinq ans, en tant que cordonnier-​réparateur. "J'ai vu le secteur évoluer. Je préférais avant, quand il y avait les deux voies. C'était plus aéré, spacieux… Je pensais que le tram allait emmener plus de passage aussi… Mais je n'ai pas l'impression que ce soit le cas".

Pour d'autres commer­çants en revanche, le bilan est positif ! Sandrine, gérante du bar-​tabac Le Blue Way depuis 2008, en fait partie.

"Le quartier a été embelli avec de la végétation et des trottoirs élargis. Ça a permis de tout moder­niser et d'apporter un afflux de clientèle". D'ailleurs "on a pu mettre en place une terrasse que l'on n'avait pas avant !" 

Après quelques doutes… "Je ne vais pas vous cacher que j'étais un peu craintive au début. La période des travaux a été très compliquée, on a dû tenir le coup". Mais à présent, "j'en suis bien contente". 

"L'évolution est positive" constate Frédérique, directeur du restaurant Le Magnan. "Les trottoirs ont été refaits, on a un arrêt de tram juste à côté… Au niveau esthé­tique, c'est beaucoup mieux. Forcément, pour nous, c'est que du plus. Notre clientèle a grimpé. Il y a une meilleure dynamique".

Du côté des riverains, quel est le ressenti ? N'fissa vit ici depuis vingt-​deux ans. "J'attendais avec impatience la ligne 2. Je peux aller en ville en seulement deux arrêts. C'est rapide et simple. J'ai également constaté qu'il y avait un peu plus de monde, surtout l'été avec les touristes. Des Airbnb se sont installés". Une seule petite obser­vation : "maintenant, quand on est en voiture, on doit faire un peu plus de détours. Mais le quartier est très bien comme ça". 

Henriette est installée à Magnan depuis 2013. "C'est plus pratique pour se déplacer. On peut aller à l'aéroport, à Ikea… Je ne vois pas comment on peut faire mieux !".

De plus, "beaucoup de gens disent que le tram a supprimé du station­nement, mais je ne suis pas d'accord. Avant il y avait deux voies de circu­lation, là il y a plus de places et des parkings. J'estime que si on veut se garer, on peut !" Toutefois : "avant, on voyait de très beaux arbres au centre. Mais bon, on ne peut pas tout avoir…"